Nécessaire réhabilitation PAUSE CITRON

Il est évident que l'Algérie du sport a visiblement changé. Le temps où l'Etat, sous l'influence manifeste des pays du bloc de l'est, encourageait à tout va la pratique sportive semble bien lointain. Mais ce temps là laisse une nostalgie manifeste et fait remonter des souvenirs exaltants, notamment en ces temps de vaches maigres. Le sport algérien a produit de grands champions dans différentes discipline, grâce justement à cette organisation du sport, adéquate et habile, qui ouvrait la pratique à toutes les couches de la société. Le sport d'élite n'était qu'une continuation naturelle du sport de masse. La réforme, décidée en 1977, alors que l'Algérie du sport battait de l'aile, a donné un véritable coup de fouet au sport national. Ce dernier aura été mis sur les bons rails. Et la voie était désormais tracée pour ce jeune pays pour s'inscrire parmi les grandes nations du sport. Les graines de champions étaient détectées à l'état embryonnaire. De la rue à l'université en passant par le milieu scolaire, tout sportif potentiel était littéralement repéré et pris en charge durant sa carrière. Et ce qui à l'origine ne relevait que du suivisme (les pays de l'est européen étaient de grandes nations du sport) allait toutefois devenir une option pérenne. Et une véritable politique de la nation. Jusqu'au début des années 90 et le désengagement de l'Etat du sport de masse. Une erreur stratégique, dont les conséquences se font sentir de nos jours. Aujourd'hui, les pouvoirs publics tentent tant bien que mal de remettre de l'ordre dans le sport national. Mais la machine a du mal à fonctionner. L'environnement a pris le temps de changer et les paramètres d'il y a trente, quarante ans, ne sont plus d'actualité. Une incompétence manifeste s'est durablement installée, dans l'acte de gestion, jusqu'à dérouter le plus lucide des observateurs. Le football, pour citer le sport le plus populaire, est un cas des plus parlants en ce sens. Tant il laisse songeur sur le décalage palpable entre l'intérêt populaire dont bénéficie ce sport et l'incapacité de l'Etat à le doter d'une structuration moderne, à l'image de ce qui ce fait dans des pays pas très lointains. Pourtant, il s'agit seulement de revenir à des options qui ont prouvé leur efficience par le passé. Aujourd'hui, en prenant en compte l'évolution de la société et de l'environnement, il est question, plus que jamais, de réhabiliter le sport de masse.M. B.