Ne tirez pas sur l'ambulance ! Joueurs de l'équipe nationale

Le retournement de veste est le sport prisé des sportifs. Il est surtout l'apanage des footballeurs sous toutes les latitudes.
Trois joueurs de l'équipe nationale viennent de nous administrer la preuve de cette tare qui colle si bien à la peau et au «prestige» des footeux.Dans son éditorial d'hier, dans les colonnes d'Al Khabar Erriadhi, notre ami et confrère Adlane Hamidechi a mis l'accent, et de belle manière, sur ce trait de caractère des joueurs bien symbolisé par le titre «Le roi est mort, vive le roi ».
A l'issue du match face à Centrafrique, dimanche soir, des joueurs de l'équipe nationale, grisés certainement par la victoire (2-0) se sont littéralement lâchés dans leurs déclarations d'après match, en faisant l'éloge du nouveau maître des lieux et par ricochet lancé des flêches empoisonnées en direction des prédécesseurs du Bosnien, c'est-à-dire Rabah Saâdane et Abdelhak Benchikha.
Ils confirment, par leurs propos, qu'il est plus facile, pour les joueurs, de tirer sur des ambulances que d'assumer leur part de responsabilité (évidente) dans l'échec. Ces messieurs et tous les autres sont libres d'émettre leurs avis sur tout ce qui touche à la sélection, mais ont-ils le droit d'asséner des coups de poignards dans le dos de deux coachs algériens qui ont fait ce qu'ils ont avec leurs laudateurs d'hier et détracteurs d'aujourd'hui ' Il n'y a pas si longtemps, ils déroulaient le tapis rouge sous les pieds de Saaâdane et Benchikha. Pour détourner le débat sur l'élimination des Verts de la CAN 2012, ces joueurs ont trouvé l'astuce et les victimes.
Pour se dédouaner du fiasco auquel ils ont grandement contribué, ils ont lâché un déluge de critiques, pas toujours objectives, sur deux hommes qu'ils encensaient il n'y pas si longtemps encore. Que des joueurs cherchent par n'importe quel moyen, fût il vil, à gagner les bonnes grâces de Vahid Halilhodzic, c'est leur problème. Mais de là à faire porter le chapeau de l'élimination aux seuls Saâdane et Benchikha, c'est un peu fort en café. Les deux ex-sélectionneurs ont montré plus d'élégance et de dignité dans la défaite. Dans les moments difficiles qu'ils ont vécus, à la tête de la sélection, pas une seule fois ils n'ont tiré la couverture vers eux.
Au contraire, ils ont toujours protégé les joueurs. Ces derniers, du moins une partie d'entre eux, le leur ont mal rendu. Le milieu du football et des footballeurs est pourri comme l'atteste du reste cette sortie inopportune de quelques joueurs de l'équipe nationale. En tirant méchamment et gratuitement sur des ambulances (Saâdane et Benchikha),des joueurs de la sélection n'ont pas rendu service à celle-ci, ni honorer leur rang et statut.
La couche de crasse qu'ils ont ajouté sur le dos des deux sélectionneurs algériens, qui ne sont plus en poste, nous renseigne mieux sur l'état d'esprit d'un groupe usé par le temps et qui ne cherche qu'une seule chose. Durer. Même au prix de honteux propos à l'endroit des hommes qui ont assumé la lourde responsabilité de diriger l'équipe nationale.
La Fédération, qui choisit les hommes qui doivent diriger la sélection, doit rappeler les joueurs à l'ordre et à leurs obligations. Toutes leurs obligations. La vision et l'approche de l'équipe nationale et de tout ce qui l'entoure, doivent être irréprochables de part et d'autre.