Algérie

Ne plus voir voler d'autres Khalifa !



Ne plus voir voler d'autres Khalifa !
Quand il s'agit de défendre le service public et la souveraineté nationale, Louisa Hanoune répond toujours présente. Avec la même énergie, la même détermination. En permanence et avec cohérence. Cela n'est pas dû seulement à ses convictions politiques car ses principes socialistes n'en sont pas les uniques déterminants. Certes, on pourrait toujours gloser au sujet de ses positions de principe qui reviennent tels des leitmotivs. Parfois comme des rengaines anti-impérialistes. On pourrait même s'en gausser. Mais il faudrait tout de même reconnaître à Louisa son sens patriotique du «bien commun», son acharnement constant à le protéger. Et même lorsque ses formulations sont parfois excessives, dans la forme et sur le fond, elle a quand même le mérite d'intervenir, toujours au bon moment, quand il s'agit de questions lourdes de sens qui déterminent le destin de la nation. On l'a bien vu avec la loi sur les hydrocarbures dont la première mouture fut une copie scélérate et antinationale. On l'aura remarqué aussi avec l'exploitation programmée mais ajournée du gaz de schiste. Et, cette fois-ci, avec l'option de l'ouverture du ciel au privé en cours d'examen à l'APN. Avec la loi sur les hydrocarbures, l'Histoire lui a donné raison. Puisque le chef de l'Etat a retoqué la première version qui allait permettre une extinction rapide des réserves, l'aliénation de la propriété souveraine du sous-sol et l'étiolement de Sonatrach. S'agissant du gaz de schiste, elle estime que son exploitation, à terme, est une question de vie ou de mort pour un pays condamné à voir dépérir, à terme, ses réserves d'hydrocarbures fossiles. Elle met également en garde contre les oppositions au gaz de schiste qu'elle juge doctrinales et dogmatiques, voire purement politiciennes. N'hésitant pas alors à parler d'agenda étranger et de cinquième colonne à son service. Là aussi, cohérence et constance, même si le jugement vaut aussi accusation excessive. Reste la question de la libéralisation du ciel. Sur ce point, elle estime que son ouverture au privé national et étranger constituerait «une attaque féroce contre la souveraineté nationale». Dans la mesure où une telle déréglementation s'effectuerait au détriment du pavillon national et dans un cadre désordonné favorisant une concurrence sauvage. En guise de conséquences, «de mauvaises prestations et des catastrophes» à la clé. De ce point de vue, on sent qu'il y a chez la patronne du PT un «syndrome Khalifa Airways». Et pour cause ! On avait vu en son temps comment un margoulin, faute de cadre législatif rigoureux et de cahier des charges contraignant, sécurisant et protecteur, a fait du n'importe quoi. Se comportant en vulgaire aventurier érigé pourtant en icône de la liberté de faire alors qu'il n'avait aucun savoir-faire en la matière ! Ce projet de loi, même s'il découle de la logique de l'adhésion à l'OMC et des accords avec l'UE, est aussi, surtout dirions-nous, une exigence de privés algériens. Particulièrement d'un transporteur algérien de droit européen qui opère dans le secteur des hydrocarbures. Privés qui font d'ailleurs preuve d'un lobbyisme forcené dans les travées d'un gouvernement conciliant et émollient. On sait à ce propos que depuis le crash de Khalifa Airways, aucune compagnie privée algérienne n'a été autorisée à se constituer par le Conseil des ministres. Une décision qui n'a rien de dogmatique mais qui est plutôt protectionniste et relève du principe de précaution. C'est en raison de cela qu'il faudrait éviter que ne décollent d'autres Khalifa qui n'ont aucun savoir-faire en matière d'aéronautique, sans matelas financier conséquent et sans ressources humaines idoines. De simples marchands de bitume, de simples transformateurs d'oléagineux, de sucre et de blé, ainsi que de tout aussi simples revendeurs de technologies importées et autres transporteurs qui veulent se sucrer encore en s'envoyant dans l'air ! Certes, l'ouverture du ciel est inéluctable. Pour mieux la maîtriser, dans le sens des intérêts souverains du pays, un cadre législatif souverain, appuyé par un cahier des charges des plus draconiens est indispensable. Comme il est nécessaire que l'ouverture ne soit pas synonyme de prolifération de pavillons alors que la tendance mondiale est aux regroupements et aux concentrations. C'est dans cette perspective qu'il faudrait apprécier les propos patriotiques de Louisa Hanoune.N. K.




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