Algérie

Ne plus cacher la poussière


Ne plus cacher la poussière
Le Premier ministre a préféré casser les assiettes plutôt que de cacher la poussière sous les tapis comme cela a été l'habitude pour quelques-uns de ses prédécesseurs, pleins de mansuétude à l'égard des entreprises publiques. Il est vrai que la coupe est pleine.
Le secteur industriel public n'est plus ce qu'il était : ce fleuron de l'économie nationale, qui a été vite étouffé, à petit feu, par le modèle de la gestion socialiste des entreprises et achevé définitivement par les filialisations et essaimages sauvages menés par un autre ancien Premier ministre, le fameux Brahimi, dit Abdelhamid la science. Il y a d'autres exemples comme cette fameuse campagne contre les cadres qui se sont trouvés derrière les barreaux alors que leurs dossiers étaient vides. Combien de carrières ont été brusquement interrompues pour certains qui ont viré vers le secteur privé et totalement brisées pour d'autres.
Jeter l'anathème sur les gestionnaires du secteur public, c'est aller vite en besogne quand on occulte toutes les difficultés que ces derniers rencontrent. Placés entre le fer et l'enclume, ils passent plus de temps entre les réunions marathoniennes de leurs ministres de tutelle et les imprécations de leurs SGP, autorité organique que sur les lieux de travail.
Eternel fusible, le gestionnaire dans le secteur public est obligé, en l'absence d'une protection véritable, de faire allégeance à ces deux autorités sous peine de se voir virer comme un malpropre. Le problème n'est donc pas dans la médiocrité de la majorité des gestionnaires, mais dans les lubies des ministres qui débarquent aussitôt nommés avec une stratégie nouvelle. Celle qui restera dans les annales est sans conteste celle de Temmar qui a promis de mettre sur pied des entreprises championnes avant de se lancer dans une stratégie industrielle avec des pôles régionaux. C'est à ceux-là qu'il faut demander des comptes et non aux exécutants.
Le fait le plus important est que le Premier ministre a compris, et c'est le premier et une première, que seules les entreprises peuvent créer de l'emploi et de la richesse.
Il invite à plus d'initiatives et de prises de risques, mais pour cela, ils attendent toujours la dépénalisation de l'acte de gestion.
Par sa sortie attendue, le Premier ministre a pris à bras-le-corps le problème de la création des richesses qui est du seul ressort de l'entreprise, quel que soit son statut, et, par là même, consolide le sien : celui d'un preneur de décisions. Ce qui a longtemps manqué au pays.
O A
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