Algérie

Ne pas dire n'importe quoi !



Supposons qu'à El Mouradia, au Palais du gouvernement, dans tous les ministères de la République algérienne, tous les pro-palestiniens occupent des postes stratégiques. Qui d'entre-nous croit un seul instant que cela pèsera sur les décisions de politique étrangère de M. Bouteflika ?

Est-ce que ce qui est valable pour nous, ne l'est pas pour les autres Etats ? Ici comme ailleurs, dans les pays démocratiques, la stratégie (et la tic-tac !) des relations internationales se dessinent, s'exécutent et se déploient sous la responsabilité directe de celui qui détient la plus haute légitimité souveraine (issue du suffrage universel). Point barre.

Il n'y a ni à ordonner son analyse autour de points-clés, ni décryptage des fondamentaux, ni à expliquer les tropismes, les préférences ou les affinités. Dans ce domaine, il y a partout dans le monde des traditions et un personnel - des grands commis de l'Etat rompus à l'art de la représentation diplomatique, au cérémonial de l'exercice de la Puissance... (dont tant de films en ont fait le thème majeur). Notre diplomatie, née dans la contestation de l'ordre colonial - et sous l'oeil vigilant des grands timoniers du GPRA et des services secrets car, déjà, à l'époque : « ça travaillait la main dans la main » - a été formatée (comme on dit aujourd'hui), a reçu une doctrine, comme chacun le sait, sous le duo : Boumédiène-Bouteflika.

Chacun de nous comprend aussi facilement que dans ce domaine : beaucoup de choses se jouent. Que l'on ne dévoile pas toutes ses cartes - on ne les abat pas toutes ! Que c'est toujours une sorte de poker menteur. Et que cela est de tradition.

Mais il y a cette continuité, cette fidélité aux axes recteurs. Au principe fondamental : l'autonomie de la décision nationale.

Sinon: à quoi tout cela rimera-t-il ? On peut critiquer n'importe quel Chef d'Etat, Chancelier ou Chef du gouvernement - des nations qui pèsent - mais il y a un domaine où l'on ne doit pas être léger : ce sont les relations internationales. Dire que tel homme d'Etat ou tel autre est entre les mains d'une puissance étrangère (Sarkozy et Israël, par exemple), c'est franchement : pas sérieux ! C'est insulter toute une nation, tout un peuple !

Nous autres Algériens disons souvent n'importe quoi et le pire: nous l'écrivons sans rougir (sachant qu'aujourd'hui le monde entier nous lit) ! «Et Chadli a dit à Messaâdia... », rappelons-nous. « Mais t'étais où, l'ami ? Entre : eux deux ? », répondions-nous (déjà, à l'époque). « Et Bouteflika pense... ! » ; « Bouteflika veut... (le 3ème mandat, par exemple) » Il te l'a dit !

Ce manque de sérieux apparaît dans notre « Inchallah ! ». La réponse idéale qui n'engage à rien. Qui déresponsabilise. Qui infantilise. Tout un peuple. M. Soltani, notre toujours ministre d'Etat, avant de vouloir faire la Leçon et déclarer que l'Algérie a à prendre en compte les Palestiniens dans l'U.P.M (Inchallah !), devrait s'appliquer les résolutions et recommandations du Congrès de son parti ! L'Algérie a à prendre en compte d'abord, avant tout et contre vents et marées : SES INTERÊTS ! Ses intérêts propres ! Ses propres intérêts d'aujourd'hui et de demain (et d'après-demain).

Les Juifs dans le monde sont : 34 millions d'âmes. Il y a : 1 milliard 240 millions de musulmans. De quoi l'on nous parle ? Les chiffres, par eux-mêmes, sont clairs. Voudrait-on nous faire croire que ces 34 millions contrôlent le monde ? Non. Nous le savons. Nous savons que cela est dit que pour justifier NOTRE IMPUISSANCE ! Nous faisons beaucoup d'enfants mais des enfants insatisfaits, des enfants désespérés, des enfants perdus.

Alors, bien sûr en décryptant les fondamentaux de la politique française, en l'analysant autour de ses points-clés, l'on trouve que la vraie « rupture » (ou la vraie nouveauté, nous dit-on) sous Sarko se situe là : les hauts personnages présidentiels ou occupant des postes stratégiques de la diplomatie sont (je cite, de façon imaginaire) : « tous, des pro-israéliens ». C'est-à-dire que les 34 millions de Juifs contrôlent : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne... Ils sont partout, partout, partout. 34 millions ! 34 millions sans pétrole ! 34 millions comme nous ? Nous aussi : nous sommes 34 millions ! Nous pourrons aussi faire comme eux. CONTROLER LE MONDE ENTIER... Mais que faisons-nous ?
Nous importons des Chinois pour travailler à notre place !

Alors ? Alors : Arrêtons de dire n'importe quoi ?



* Economiste






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