Ne pas confondre scotcher au fauteuil et stabilité du pays

Des enjeux de pouvoir comme facteurs de création et d'aggravation de crises' Amorcer des crises pour surfer sur les vagues qu'elles produisent inévitablement. Nous sommes dans une situation où à chaque fois celle-ci est propice à un apaisement et à une inscription du pays dans un vrai processus de démocratisation mais aussi à une aggravation de menaces nouvelles et dangereuses qu'il faudrait absolument conjurer et chercher à en freiner le cours de leur évolution.Le bout du tunnel ' Il n'est pas tellement visible à chaque pas que nous faisons pour l'approcher. Toute élection, présidentielle surtout, est une échéance maudite car on s'accroche désespérément même si cela devrait amener le pays à rejoindre le lot des pays arabes actuellement au bord du chaos. Pourrions-nous cette fois craindre d'avoir vraiment emprunté la voie des impasses et que le processus est irréversible ' Il est bien évident que peut-être les semaines à venir viendront évaluer la "pertinence" de la ligne directrice stratégique adoptée par ceux qui ont décidé "qu'après eux, le déluge"' Mais, nous devons intégrer la donnée que tout échec d'une démarche aggrave davantage la situation et qu'il n'y a pas pire stratégie que celle qu'il faudrait adopter sous la contrainte et au pire moment. Le plus grave serait alors la conviction que l'échec est une fatalité et qu'il n'y a pas de sortie de crise. Le " tout et pas le rien" en terme de possession du pouvoir politique sera fatalement un retour à la fracture de la veille de ce qui est appelé " tragédie nationale " Le " tout répressif" consisterait à installer une guerre interne dont personne ne peut en prévoir les développements futurs. La solution actuelle, selon quelques réactions, ne serait pas celle qui permettrait d'instaurer la stabilité car il ne faudrait pas confondre "scotcher" aux fauteuils du pouvoir avec stabilité du pays.Quand bien même qu'on dise que le souvenir d'un passé tragique devrait nous dispenser de fractures, qui nous y ramèneront sûrement, il n'apparaît pas du tout qu'il existe des signes que les acteurs en présence vont se faire des cadeaux. Pas du tout. Apaisement concerté ou impasse dramatique ' Il est évident que le temps à venir va valider l'une des deux thèses. Pourvu qu'il n'y ait pas de premières rafales qui en feront suivre d'autres pour superposer plusieurs situations conflictuelles, d'autant que parfois il se produit encore des attentats dont on espère toujours qu'ils seront les derniers.La paix, dividende des compromis, ou de la démocratie. Les compromis ne se dessinent pas et la démocratie ne se dessine pas non plus.Les questions se posent avec crainte et les réponses peuvent faire trembler et elles font trembler. Il ne reste plus qu'à consulter les chouafs.