Le coup de barre sécuritaire en France, voulu par le président français après les attentats du 13 novembre, entre en ?uvre. François Hollande a appelé hier les Français «à ne pas céder à la peur» et annoncé aux maires des villes françaises, réunis à Paris, des mesures pour renforcer la sécurité locale. Le projet gouvernemental de réforme de la loi sur l'état d'urgence sera examiné aujourd'hui par les députés et demain par les sénateurs.L'opération antiterroriste menée hier à Saint-Denis, au nord de Paris, nous confirme une fois encore que nous sommes dans la guerre, une guerre contre le terrorisme qui lui-même a décidé de nous mener la guerre», a déclaré, hier, François Hollande, dans un discours devant les maires des villes françaises réunis au Palais des congrès de Paris. Le président Hollande a annoncé aux maires que des polices municipales, complémentaires de la police nationale et de la gendarmerie, pourront être équipées avec des armes du stock de la police nationale.En France, les 3900 polices municipales ne sont en principe pas armées. La dissolution des groupes faisant «l'apologie du terrorisme», facilitée dans le cadre de l'état d'urgence par un projet de loi présenté hier matin en Conseil des ministres, se fera «immédiatement», s'est engagé François Hollande. «Si certains individus se livrent à l'apologie du terrorisme, dans certains lieux, dans des associations, dans des groupements de fait, le projet de loi présenté ce matin prévoit qu'ils pourraient être dissous.Ils le seront immédiatement» une fois le texte promulgué, a déclaré le chef de l'Etat. «Par la terreur, Daech veut instiller, par ses propres tueries, le poison de la suspicion, de la stigmatisation, de la division», a-t-il mis en garde. «Ne cédons pas aux tentations de repli, ne cédons pas non plus à la peur, aux excès et à la surenchère». Et «aucun acte xénophobe, antisémite, antimusulman ne doit être toléré». « Je le dis fermement, la France restera un pays de liberté, de mouvement, de culture, un pays actif, vaillant, dynamique, qui ne cède jamais à la peur », a assuré le chef de l'Etat français.S'agissant des réfugiés, «la réforme portant sur le droit d'asile permet de refuser ou de retirer la qualité de réfugié à toute personne dont la présence en France constituerait une menace», a poursuivi François Hollande. «C'est ainsi que nous assurerons la sécurité des Français avec un contrôle renforcé des frontières, tout en restant fidèles à nos valeurs.» M. Hollande a également rappelé que «le gouvernement mettra en place un dispositif de soutien aux communes qui ont créé des places d'hébergement pour les réfugiés».François Hollande affirme ainsi son refus de pointer du doigt la responsabilité des immigrés ou des réfugiés dans la montée de la menace terroriste, à l'instar de Marine Le Pen, et dans une certaine mesure Nicolas Sarkozy. «Il est vital que l'Europe accueille dans la dignité ceux qui relèvent du droit d'asile», déclarait François Hollande lundi après-midi devant les parlementaires réunis à Versailles, alors que la présidente du FN avait réclamé l'interruption de cet accueil.François Hollande rejette également le rétablissement durable des frontières. Il appelle cependant à davantage de contrôles aux frontières de l'UE. «Si l'Europe ne contrôle pas ses frontières extérieures, alors, et nous le voyons aujourd'hui sous nos yeux, c'est le retour aux frontières nationales, quand ce ne sont pas les murs, les barbelés qui sont annoncés. Ce sera alors la déconstruction de l'Union européenne», a-t-il prévenu lundi après-midi devant les parlementaires.
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Posté Le : 19/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadjia Bouzeghrane
Source : www.elwatan.com