Algérie

Nazisme et opportunisme



Il y a en ces temps troublés, s?élevant çà et là, outremer et en deçà, des voix, des cris d?orfraie, de veuve outragée criant scandale, ameutant le voisinage tout en se drapant dans les oripeaux de la vertu. Des voix d?ici empruntant les canaux de là-bas et distribuant à tour de bras les griefs.Ainsi en est-il d?un écrivain encensé à longueur de pages du Matin jusqu?au soir et sous tous les Horizons voire jusqu?au Nouvel obs. Ce sont hélas là les procédés médiatiques qui font et défont les stars, héros de pacotille voués à une existence proportionnelle au service rendu, un peu à la manière des piles qui s?usent si l?on s?en sert.M. Sansal après être entré en disgrâce (Cet ancien haut-fonctionnaire en Algérie, limogé en 2003) monte au créneau et devient la Vedette de l?éphémère thème d?actualité monté en épingle par les médias français et francophiles. Son fameux pétard mouillé: que d?aucuns verraient bien en best-seller à la Paul Sullitez, s?intitulant «le village de l?Allemand» est qualifié de roman de choc par le Nouvel Observateur.Du coup, M. Sansal se voit propulsé à l?avant-scène, tout ébloui par les feux de la rampe- on le voit bien à la manière dont il pose pour la photo du nouvel obs-, ceux-là mêmes dont il a en vain longtemps, si longtemps, rêvé dans son pays. Le Voilà enfin porté au pinacle tel un Sifaoui, un Meddeb, un Benzine ou la cohorte de plumes indigènes au service de la Patrie des lumières.Particulièrement inspiré, il se lance sans retenue dans une diatribe contre, l?affirme-t-il crânement, l?islamisme dans son acception actuelle, c?est-à-dire l?exploitation politique de l?Islam.Il a ainsi le culot d?assimiler l?islamisme au nazisme d?où la floraison d?articles provocateurs de la presse francilienne ravie de l?aubaine:- Boualem Sansal: «Nous vivons sous un régime national-islamiste»- Boualem Sansal: «L?islamisme se rapproche du nazisme» (le site du Nouvel obs)- «La frontière entre l?Islamisme et le nazisme est mince»Ce qui est dommageable pour l?étoffe du héros tissée avec tant de mélioratifs «monumental Sansal» «Un sacre littéraire». «Un bijou romanesque digne de tous les éloges»- c?est le courage qui lui a manqué lorsqu?il ne put qu?insinuer de façon tellement pateline une analogie entre l?Islam et le nazisme.Dans la même veine, que ne voilà-t-il pas un certain Merdaci qui commet, le 24 février 2008, un article dans le Quotidien d?Algérie. Cet écrivain universitaire comme il se plaît à s?autodésigner intitule son torchon qui ne brûlera que sa propre prétention «Une suite allemande». Il s?y accorde un malin plaisir à jeter l?anathème sur les valeureux combattants algériens (authentiques «argaz» qu?il traite de vulgaires «Spadassins» et de «sicaires» euphémismes du mot assassin) qui ont secoué le joug colonial tels M. Bouras le père des SMA, M. Aït Athmane, M. Iguerbouchène, M. Mohamed El Kamal et plus particulièrement le Colonel Mohammedi Saïd, Mahiouz et H?mimi qu?il accable de tous les lazzi, avec la même haine que leur voue le nostalgique admirateur de Bigeard qu?est le père des «Fils de la Toussaint». Même le grand Martyr, le symbole transcendant de la résistance farouche, le Colonel Amirouche n?échappe pas à la furia de notre écrivain universitaire en sa qualité de supérieur hiérarchique de ces prétendus nazis algériens (notons au passage que c?est Si Nacer qui est le supérieur du Colonel Amirouche). Et il y va de ses comparaisons douteuses (dans la mesure où elles puisent leurs termes dans le martyrologe français et sémite). Il fait notamment référence à Our Ador sur Glane, à la fumeuse solution finale et aux crimes contre l?humanité.La longue nuit coloniale manquait-elle de témoignages sur les atrocités de la bête immonde; l?extermination des Oufias dans l?Algérois, les emmurés des grottes de Sbéahs dans la région du Chélif, le gazage des 1.000 membres des Ouled R?yah dans le Dahra par Pelissier en 1845, les mains et les oreilles des victimes algériennes empilées dans les sacs de jute pour justifier les primes de baroudeurs français: tout cela ne préfigure-t-il pas, un siècle à l?avance, la solution «finale» et les chambres à gaz de Himmler qui, comparé aux bourreaux du peuple algérien, pourrait passer pour un enfant de choeur. Nos intellectuels, qui ont sûrement acquis leurs lettres de noblesse dans les universités algériennes avant d?être séduits par les sirènes de l?Occident, ont visiblement vite fait d?oublier l?histoire d?un pays qui leur a tout donné pour s?abandonner au délices d?une Capoue dont Zidane et bien d?autres ont bien vite fait de découvrir la glaciale face cachée.Ils ont enfin compris que la nuit couvrira de son manteau d?encre les étoiles filantes éclairant le ciel d?outremer, qu?aux paillettes, qu?au strass, qu?aux flashes des paparazzi succède le silence sépulcral. Plus haut on s?élève et plus dure sera la chute; seul demeurera gravé sur le parvis de l?histoire le mal qu?on a fait aux siens, à sa culture et sa civilisation car comme le dit si bien l?adage bien de chez nous «la chair (de l?individu) qui pourrit sera recueillie par les siens».Pour le lecteur attentif, il n?échappe point que ces articles, surgissant dans une telle conjoncture, obéissent à une logique habilement escamotée. Une campagne bien orchestrée se profile bien derrière tout ce tapage médiatique. La simultanéité de ces écrits tentent de faire ressortir une collusion entre la Grande Révolution et les ex-nazis, n?est que le signe avant-coureur d?une guerre médiatique visant à porter atteinte à l?Islam comme le résument si bien ces formules racoleuses: (Un régime national-islamiste) rimant (avec national-socialisme) / «L?islamisme se rapproche du nazisme» entendez par là l?Islam.N?est-il pas pour le moins intrigant que cette campagne promotionnelle pour des écrivaillons hostiles à l?Islam, cette fois bien de chez nous, aille de pair avec la nouvelle affaire des caricatures danoises; les sorties de la «célèbre» députée hollandaise d?origine, tenez-vous bien Djiboutienne et «musulmane, précise-t-on lourdement dans les médias français», ainsi que les récentes déclarations du ministre de l?Intérieur allemand qui réclamait une publication systématique de ces dessins dans toute la presse européenne.Il y a là comme un relent de haine pour l?Islam, une terreur qui ne dit pas son nom et une grossière provocation.La raison est aussi claire que l?eau de roche. Les motivations d?une telle campagne coïncident: D?une part avec le grand réveil de l?Islam et de l?échec de l?assimilation des populations issues des pays musulmans qui ne veulent aucunement se départir de leur religion malgré toutes les accusations de terrorisme et les thérapies de choc auxquelles est soumise la deuxième génération. L?islamisation galopante de l?Occident chrétien fait frémir l?establishment et tous les magnats de la presse qui en sont les porte-voix.D?autre part, avec les évènements du Proche et Moyen-Orient. En effet, à chaque fois, qu?un massacre de grande envergure se prépare contre les populations musulmanes, un écran de fumée est déployé dans les médias pour masquer, pour bander les yeux de l?opinion publique internationale et l?empêcher de voir les horreurs se perpétrant à huis clos.Scénario désormais classique, utilisé lors des évènements de Roumanie lorsque les médias ont braqué leurs caméras sur le couple Ceausescu et sa tragique fin en vue de passer sous silence l?assassinat de 7.000 Panaméens lors de l?invasion de leur pays par les Gi?s.L?actualité sanglante de Palestine, survenant immédiatement, pendant le grand raffut médiatique sur l?hostilité de l?Islam à l?Occident, résonne dans nos têtes comme un tumulte tellement lointain qu?il perd toute signification, tout intérêt.Et les corps d?enfants déchiquetés par les missiles air-sol des Apaches et les tanks nous paraissent aussi factices que les marionnettes du bébête show.Elle est bien loin la liberté des médias qui a fait cesser la guerre du Vietnam. La presse est aujourd?hui devenue l?outil de désinformation par excellence aux mains des militaires. Et si une chaîne de télévision telle El Djazira ou El Manar s?avise à jouer les trouble-fêtes, on la musèle, soit en l?interdisant de satellite soit en éliminant physiquement ses correspondants.Grossier leurre médiatique poussé jusqu?à la caricature est ce spectacle d?une foule vociférante, barbus à souhait, brandissant leur poing à la caméra, brûlant des drapeaux occidentaux; d?un Ben Laden fixant le téléspectateur occidental de son oeil injecté de sang, l?invective à la bouche et le doigt sur la gâchette; autant d?images stéréotypées, avidement recherchées par certaines télés dans le dessein évident de réveiller les peurs ancestrales et justifiant, par voie de conséquence, toutes les déprédations sanglantes commises par les troupes combattant au nom de «La liberté» dans les pays musulmans.Aujourd?hui, il apparaît de façon évidente, que le «choc civilisationnel» dont il a été longtemps disserté, est mis en application en terre d?Islam.L?agresseur crie au meurtre et les médias sont tous mobilisés dans cette campagne de mystification planétaire.Que les fauteurs de guerre se rappellent que la puissance conjoncturelle n?est point à l?abri de la justice immanente.La puissance de Pharaon ne l?empêcha pas de subir de Courroux Divin.«Aujourd?hui, Nous sauvons ton corps pour que tu sois un signe (une leçon) pour ceux qui viendront après toi». Coran (Al Baquara)Que ceux que le sort des Oppresseurs et des Injustes intéresse aillent visiter le Muséum du Caire, la momie de Ramsès II sera pour eux un grand sujet de méditation. 


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