Navi Pillay à Juba

Navi Pillay, la haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, se rendra lundi prochain au Soudan du Sud pour une mission conjointe avec le conseiller spécial sur la prévention du génocide, Adama Dieng. Selon la porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l'Homme, Cécile Pouilly, Mme Pillay devrait y séjourner « deux jours », sans toutefois préciser les détails de la mission. Selon toute vraisemblance, celle-ci est liée aux massacres de de civils à Bentiu (Nord) et à Bor (Est) (plus de 200 civils ont été tués à Bentiu la semaine dernière dans une base de l'ONU abritant des milliers de civils). Auteur de ce massacre qui a bouleversé la communauté internationale qui a exprimé « son horreur et sa colère » ' Des rebelles sud-soudanais, selon l'ONU. Les 15 membres du Conseil de sécurité s'étaient réunis en urgence mercredi soir, et ont publié une déclaration dans laquelle ils menacent de prendre des « mesures appropriées » contre les responsables d'exactions, allusion à des sanctions ciblées. Le gouvernement sud-soudanais tente de se positionner comme un partisan de la paix. Il a libéré, hier, quatre ex-dignitaires du régime, proches de l'ancien vice-président Riek Machar, patron de la rébellion, accusés de tentative de coup d'Etat. « Considérant la requête du ministre de la Justice (...) en vue de promouvoir la paix et la réconciliation au sein de notre peuple, la Cour (...) ordonne l'arrêt de la procédure criminelle contre les accusés », a déclaré le juge présidant l'audience à Juba. Dans sa clémence, Juba a également levé les poursuites contre sept autres responsables politiques. Arrêtés à la mi-décembre, ils ont été libérés et remis au Kenya fin janvier, conformément à un accord signé en marge du cessez-le-feu conclu le 23 janvier à Addis-Abeba, un accord et un cessez-le-feu qui n'ont jamais été respectés.