Face aux flux migratoires, l'Europe durcit les mesures de contrôle (Ph. DR)C'est un nouveau naufrage, celui de vendredi au sud de Malte qui a fait plus de trente morts, d'un navire transportant 230 réfugiés partis de Libye en direction de l'île de Lampedusa, qui a fait réagir, la commissaire européenne aux affaires intérieures, Cecilia Malmström sur Twitter, le jour même du drame, en interpellant les pays de départ et d'arrivée des migrants. « Nouvel accident tragique en Méditerranée. L'Union européenne (UE) doit ouvrir des voies d'accès légales à l'immigration. La Libye, la Tunisie doivent faire cesser le business indigne des embarcations de fortune ».
Dans un communiqué publié sur le site internet de l'Union européenne, la commissaire a réitéré son appel aux pays membres de l'UE pour dégager rapidement les ressources nécessaires au lancement de la grande opération Frontex, qu'elle a annoncée en début de semaine à Luxembourg pour la surveillance des frontières européennes. Elle a, par ailleurs, appelé les « pays d'Afrique du Nord, en particulier la Libye, a lutter plus efficacement contre les criminels qui poussent ces migrants dans des embarcations de fortune et organisent ces traversées de la mort ». Dans une déclaration, dimanche, le Premier ministre libyen Ali Zeidan a affiché la détermination de son pays à lutter contre l'émigration clandestine. Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue maltais Joseph Muscat, le chef du gouvernement libyen de transition a annoncé avoir demandé l'assistance de l'Union européenne (UE), en particulier en matière d'équipements et de formation.
La Tunisie prône un « dialogue national franc »
Directement interpellé par la commissaire dans son tweet, la Tunisie a exprimé sa position sur la question des clandestins par la voix de Houcine Jaziri, secrétaire d'Etat aux migrations ' créé en décembre 2011. Il a estimé que le problème ne peut plus être abordé uniquement du point de vue sécuritaire et a pointé du doigt la fermeture des frontières européennes et les difficultés à obtenir des visas. Il a, dans la foulée, appelé à un dialogue international franc, de toute urgence, pour organiser l'immigration légale.
La méthode du « tout sécuritaire » a été dénoncée par plusieurs associations tunisiennes qui prônent, à la place, davantage d'efforts en matière de développement, pour améliorer la situation économique et sociale des candidats au départ. Car depuis le début des années 2000, la législation s'est durcie en Tunisie. Les migrants clandestins arrêtés risquent de 15 jours à six mois de prison. Quatre ans de détention et 10 000 dinars d'amende attendent aussi ceux qui hébergent des clandestins ou leur fournissent un moyen de transport.
Dans un article paru sur le site internet tunisien, un ancien diplomate, Farhat Othman, demande même à la diplomatie tunisienne, « d'avoir enfin le courage de réclamer l'ouverture des frontières aux ressortissants tunisiens au nom de la démocratie naissante en Tunisie ». « Il est temps, pour elle, de dénoncer la pratique actuelle du visa attentatoire non seulement aux libertés et aux vies, mais aussi au droit international et à la souveraineté, sans être pour autant véritablement efficace en matière sécuritaire », écrit-il.
Selon le site Fortress Europe, 6. 825 clandestins sont morts noyés depuis 1994 dans les eaux de Lampedusa, dont 2. 352 durant la seule année 2011.
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Posté Le : 13/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nejma Rondeleux
Source : www.maghrebemergent.info