Naturalisation de l'écrivaine Monique Hervo

La militante et écrivaine française Monique Hervo a été naturalisée algérienne selon un décret présidentiel publié sur le dernier Journal officiel n° 73. Ce décret présidentiel signé le 5 décembre indique que Monique Hervo, née en 1929 à Paris, est naturalisée algérienne dans les conditions de l'article 11 de l'ordonnance n° 70-86 du 15 décembre 1970, modifiée et complétée, portant code de la nationalité algérienne.Cela dit, cette naturalisation méritée par Monique Hervo, tient du fait de son militantisme pour la cause algérienne.
Dans ce contexte, faut-il rappeler qu'en 1959, Monique Hervo, s'était installée au bidonville de la Folie, à Nanterre, avec une équipe du Service civil international, une association qui réunit des objecteurs de conscience, et ce, afin de connaître les conditions de vie de milliers d'Algériens. Le 17 octobre 1961, elle a participé à la manifestation des Algériens qui se sont soulevés, au cours d'une marche pacifique à Paris et sa banlieue, contre le couvre-feu imposé uniquement à eux, en réclamant l'indépendance de leur pays.
Dans ce contexte, faut-il rappeler la sanglante répression orchestrée par la police parisienne qui a tué, blessé et jeté dans la Seine des milliers d'entre eux. A ce sujet, l'écrivaine avait affiché sa position sans ambages : «J'ai été pour l'indépendance de l'Algérie tout de suite». Par ailleurs, son engagement auprès des algériens l'a amenée à partager leur quotidien durant plusieurs années dans ce bidonville, et ce, jusqu'en 1971. Une autre lutte pour le logement en faveur des Algériens de Nanterre, Argenteuil, Gennevilliers et Ivry.
Cette expérience riche en événements a été couronnée par la publication de deux ouvrages à ce sujet. Le premier intitulé : «Bidonvilles : l'enlisement», avec Marie-Ange Charras, aux éditions La Découverte, en 1971 ; quant au second : «Chroniques du bidonville : Nanterre en guerre d'Algérie, 1959-1962», il a été publié aux éditions du Seuil, en 2001. Enfin, faut-il rappeler que toutes ses archives sont déposées à l'Institut d'histoire du temps présent (Paris) ainsi qu'à la bibliothèque de documentation internationale contemporaine (Nanterre).