Algérie

NATIONALISTE, MILITANT ENGAGE, ABDELKADER HACHANI Un seigneur de la politique



NATIONALISTE, MILITANT ENGAGE, ABDELKADER HACHANI Un seigneur de la politique
Depuis l'Est Algérien, c'est par train qu'il arriva clandestinement à Alger. Malgré toutes les contraintes majeures de la clandestinité, il avait pu en une semaine s'affirmer de par son dynamisme, son pragmatisme et son potentiel intellectuel comme l'homme de la situation. Une situation où tout était à refaire dans la légalité du droit et des devoirs. Une première semaine où son réalisme, sa droiture et son sens des responsabilités lui permirent de s'extirper d'une manœuvre de manipulation dont les auteurs ne voulaient pas plus que de s'accaparer de la direction du FIS pour en assurer, conformément à leur feuille de route, la gestion. C'est toujours dans la clandestinité qu'il eut à diriger et à suivre l'ensemble des préparatifs nécessaires pour la tenue des assises de Batna, et le 27 juillet 1991 à la clôture du premier et dernier congrès du FIS, il rejoignit encore une fois les hauteurs d'Alger où près de deux mois durant et encore et toujours dans la clandestinité, il s'activa intensément à mettre en place le nouveau bureau politique provisoire parachevant ce faisant la réorganisation du FIS. A une question d'un proche, il répondit : ?'si ce n'est moi, un autre le ferai tout autant, ou encore mieux que moi. Je ne fais pas plus que ce que je crois être juste et me dicte ma conscience. Parmi ses proches, sa modestie toute naturelle était tout simplement légendaire. Il était un exemple qu'on n'arrivait pas à suivre.Le lieu, le moment et l'objet pour sa première apparition publique ne furent pas moins opportuns. Le cinéma El Maghreb (ex Marignan) à Bâb El Oued abrita la première conférence de presse d'Abdelkader HACHANI (Quartier intensément symbolique depuis les martyrs de 1988 et le rôle tenu par la mosquée ESSUNNA dans ces évènements et plus tard).
Le thème de la conférence du Cheikh Abdelkader HACHANI président officiel et légitime du bureau exécutif provisoire du FIS n'était pas moins étudié et d'actualité. Il portait sur la loi 91-21 venue amender la 86-14 sur les hydrocarbures et qui se trouvait être en débat au moment à l'APN.
Disposant d'une copie du projet de loi, Abdelkader HACHANI expliquait que le Pouvoir Algérien endetté avait amené le pays à pratiquement une situation de cessation de paiement autrement dit à la banqueroute. Cet état de fait estimait-il, ?'ne justifiait nullement pour autant le bradage des ressources énergétique de la nation et la compromission de l'avenir des générations futures . Le Président du bureau exécutif national du FIS précisait que ?'les réserves de pétrole exploitable du champ de Hassi Messaoud étaient estimées à 480 000 tonnes. Le quart de la production mis en vente par le gouvernement serait d'environ 120 000 tonnes soit 960 000 000 barils estimés entre 6 et 7 milliards de dollars par le chef du gouvernement octroyant ce faisant un prix de l'ordre de 7,30$ au baril au moment où la dernière conférence des ministres de l'OPEP venait de plafonner la production de l'ensemble de ses Etats membres à 23,65 millions de barils/jour en vue de donner un prix de 21$ au baril. L'approche contenue dans le projet de loi ferait perdre à l'Algérie près de 14 millions de dollars soit l'équivalent de près des deux tiers de l'ensemble de la dette extérieure du pays .
Il dénonçait par ailleurs à travers l'article 4 de la loi sur les hydrocarbures en débat à l'APN l'ouverture pour la première fois depuis la nationalisation des hydrocarbures en 1971 l'ouverture à ?'des personnes morales étrangères le droit à l'exercice des activités de prospection, de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures et ce uniquement pour bénéficier d'une redevance, vente sur pied estimaient les spécialistes, confondue par le législateur à une taxe fiscale.
Abdelkader HACHANI dénonçait également et avec vigueur l'article 22 et 39 de ladite loi qui traitaient des facilitations fiscales et autres intéressements allant jusqu'aux remboursements de l'ensemble des dépenses et prestations de l'associé étranger et du remboursement même en numéraire du montant acquitté comme droit d'entrée en cas de découverte de gisement pétrolier et ce en sus de sa part de production définie contractuellement dans l'association qui lui serait fournie FOB (Free on board), c'est tout dire.
L'Algérie s'offrait disait-il pour moins que rien, se dévalorisant outre mesure prédisant tout de même que l'offre ne trouvera pas le répondant requis pour faire éviter au pays un Programme d'Ajustement Structurel (PAS) par le FMI. Entretemps, le chef du gouvernement déclarait que ?'les IDE viendront OU LABASS . La suite intervint en 1994 lorsque l'ensemble du fleuron de l'industrie algérienne fut passé au rouleau compresseur par le FMI détruisant entre autres, une industrie textile que les gouvernants actuels tentent de remettre sur pied.
En ce lundi 22 novembre 1991, en assassinant Abdelkader HACHANI, l'auteur, les donneurs d'ordres, les commanditaires, ceux qui savaient et se sont tus, les complices directes et indirects n'ont point assassiné le leader du FIS, ils ont attenté et donné le martyr à une des personnalités politiques nationales majeures enfantée par l'Algérie post indépendance.
Et en ce mercredi 22 novembre 2017, à la mémoire du grand ami et du jeune frère que fut ce martyr de l'Algérie, nous interpelons avec insistance les pouvoirs publics pour que la nouvelle loi sur les hydrocarbures en préparation tienne compte du minimum de ?'ce nif symbole de la dignité de notre peuple, pour ne point et en aucun cas ne constituer que la rançon du pouvoir.
ELISSA.D


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