Algérie

Naissance de la coalition «L'Algérie verte»


Photo : M. Hacène
Par Ali Boukhlef

«C'est la concrétisation d'un rêve caressé depuis longtemps par les partis islamistes.» Le secrétaire général d'Ennahda, Fateh Rebaï, a synthétisé ainsi, lors d'une allocution prononcée hier à l'hôtel Safir d'Alger, à l'occasion de la création officielle de la coalition de trois partis islamistes baptisée «L'Algérie verte». Le chef d'Ennahda était accompagné de Bouguerra Soltani, président du MSP, et Hamlaoui Akkouchi, secrétaire général d'El Islah. Les trois leaders islamistes avaient ainsi scellé une alliance dont les fils «ont été cousus par un fil divin !!», s'exclame M. Akkouchi, un tantinet mystique et voulant surtout sacraliser l'événement.Comme pour ajouter un «grain de sel» à cette «coalition», les trois partis ont invité l'association des oulémas qui apprend ainsi à faire de la politique (un euphémisme). Il y a aussi des youyous, des lectures poétiques, de la musique et une lecture de versets du Coran.«C'est un moment historique. C'est la concrétisation de la déclaration de novembre, 50 ans après», expliquent unanimement les trois présidents de partis. «La constitution de cette coalition est une nouvelle ère qui s'ouvre pour aller vers des alliances de courants politiques et dépasser les égoïsmes partisans», a expliqué Bouguerra Soltani. Concrètement, les trois politiques vont élaborer, dans les prochains jours, un programme commun. Ils vont également constituer des listes électorales communes dans toutes les circonscriptions du pays. Sur le plan idéologique, le MSP, El Islah et Ennahda font de la déclaration de Novembre 1954 une référence, notamment à travers la «construction d'une Etat démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques». Ils ont fait référence dans une «charte» signée par les trois chefs de parti. Ils énoncent, parmi leurs principes, l'Islam comme religion de l'Etat, l'arabité et l'amazighité comme fondement de l'identité nationale, un régime démocratique et républicain, l'alternance pacifique au pouvoir et le respect des libertés publiques et privées, entre autres. Cette coalition est une première pour le courant islamiste algérien. Pour ses débuts, elle n'a pas non plus réussi à regrouper toutes les composantes de cette mouvance. Des partis comme le PLJ de Djaballah et le «changement» de Abdelmadjid Menasra n'y participent pas. Du moins pour l'instant.
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