Algérie

Naftal submergée par les demandes


L'écart important entre le prix à la pompe du gaz propane liquéfié carburant ou Gplc (9DA /l) et celui de l'essence super (42,5DA/l) a fini par convaincre plus d'un automobiliste à la nécessité de basculer vers le Gplc, en témoigne le nombre élevé de demandes dans ce sens qu'enregistrent depuis le début de l'année, les centres de reconversion de la Société nationale de commercialisation et de distribution de produits pétroliers (Naftal). «Nous sommes submergés de demandes», a révélé le P-DG de cette filiale de Sonatrach, Hocine Mehdi, lors de son passage à la télévision mercredi dernier. Mais connaissant les capacités actuelles de conversion de Naftal qui sont faibles et qui pourraient le devenir encore plus, suite à la forte demande, il y a fort à parier que bon nombre de demandeurs vont devoir s'armer de patience avant de connaître une suite favorable à leur requête à moins que la cadence actuelle de conversion de 18000 véhicules par an passe à un niveau supérieur. Et sur ce point, le 1er responsable de la filiale a annoncé toujours à la même occasion: «Nous visons 28000 véhicules d'ici la fin de l'année 2018 et pour 2019 nous espérons atteindre les 30.000 conversions, ajoutons à cela l'apport des centres de conversion privés. Et donc nous allons dépasser largement les estimations du ministère de l'Energie pour arriver à 500.000 véhicules à l'horizon 20121roulant au Gplc». Mais comment Naftal compte faire pour atteindre cet objectif' Selon le P-DG «la stratégie mise en place repose sur le développement de la chaîne logistique de l'activité conversion, l'extension du réseau points de vente et enfin la mise en oeuvre de mesures incitatives pour la promotion du produit, à savoir, revoir à la baisse le coût de la conversion qui est actuellement de 60.000 DA dont les taxieurs ne payent que la moitié grâce à la contribution de l'Aprue». Cette stratégie sera-t-elle suffisante compte tenu que le GAP (différence de prix entre le Gplc et l'essence) va continuer à coup sûr de susciter de l'engouement chez les automobilistes. «Pour parer à la forte demande, nous avons opté pour la formule du partenariat pour produire localement les kits sirghaz. Nous sommes en pourparlers avancés avec une entreprise italienne et une autre polonaise pour créer une société mixte. Une fois notre choix fixé, nous déposerons le dossier auprès du CPE(Conseil de participation de l'Etat». En somme et selon les prévisions de ce responsable, d'ici la fin de l'année 2018 un contrat de partenariat sera signé. «Ainsi, les kits sirghaz seront produits en Algérie et non plus importée», a-t-il avancé. «Pour l'heure, toujours selon le responsable, 45000 kits ont été importés». Concernant les bonbonnes, le responsable a reconnu que la production est faible. «Pour remédier à cette insuffisance, deux sociétés publiques et une privée ont été sollicitées» a confié Mehdi. A propos de l'activité de conversion, l'invité de la télévision a fait savoir que Naftal a signé une convention avec l'Ansej et le Cnac pour aider les jeunes à créer leur propre centre de conversion. «Naftal va assurer une formation gratuite à ses agents agréés pour maîtriser la conversion» a indiqué le P-DG. Avant de clore ce chapitre, ce dernier a confié que son entreprise va multiplier le nombre de centres de remplissage de Gplc. Cela va de soi, car devant l'augmentation du nombre de véhicules roulant au sirghaz, la demande sera plus forte. Autrement dit, Naftal sera appelée tout à la fois à multiplier les centres de conversion, les centres de remplissage et les points de vente. C'est d'autant plus tout à fait indiqué dans la mesure où parfois l'automobiliste roulant au Gplc doit traverser de longues distances pour faire le plein quand bien sûr le point de vente dispose de Sirghaz. Soulignons par ailleurs que le P-DG s'est prononcé sur les capacités de stockage de carburants: «Nous sommes actuellement à 10 jours d'autonomie et à la fin de l'année elle sera de 20 jours, mais notre objectif est de 30 jours», a détaillé Hocine Mehdi. Ce dernier précisera dans la foulée que le pays a importé, en 2017, pour l'équivalent de 13.000.000 de tonnes de carburants dont 10.000.000 tonnes de gazoil, ce qui représente au total une facture de deux milliards de dollars. Et de révéler enfin que la consommation nationale de carburants, en 2017, a été inférieure de 3% par rapport à 2016. Rappelons enfin, que l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) organise, mardi prochain, à Alger, une conférence de presse sur le thème «lancement du programme dédié à la conversion des véhicules au Gplc et les perspectives de son développement aux horizons 2021 et 2030».
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