Algérie

Nadia, parcours d'une femme devenue patronne



Nadia, parcours d'une femme devenue patronne
Elle crée sa propre entreprise dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) en 2009. Nadia Moussaoui a déjà remboursé 80% du crédit qui lui a été accordé par la banque. Il lui a fallu une année avant de voir son projet concrétisé.«L'attestation de non-affiliation m'a posé beaucoup de problèmes, car j'étais affiliée en tant qu'étudiante. Au début, j'ai commencé avec un seul produit, le couscous. Mais je me suis rendue compte que cette activité est très difficile à gérer surtout que le couscous que je fabrique est roulé à la main», raconte Nadia qui a été contrainte à mettre fin à cette activité. Elle opte, par la suite, à la fabrication de rechta, un autre produit du terroir qui demeure très prisé. Depuis, Nadia a trouvé son compte.C'est grâce à la confection de la rechta que Nadia a réussi à rembourser le crédit bancaire dans les délais, à raison de 32 millions de centimes par an. «Il ne me reste pas grand-chose de l'argent que je gagne, car je paie aussi le loyer», nuance-t-elle. Son seul souci est de rembourser son crédit à temps. Pour les charges familiales, cette mère de deux enfants en bas âge ne se montre guère inquiète. Son mari, qui l'a accompagnée depuis le début de la création de son entreprise, prend tout en charge. Nadia n'a pas manqué de rendre hommage à son mari ainsi qu'à son frère qui l'ont soutenue moralement et financièrement.«Lorsque j'ai commencé, je ne savais pas comment m'y prendre, ce sont eux (son mari et son frère, ndlr.) qui m'ont aidée à avoir des clients et même dans la livraison de la marchandise», révèle-t-il. A présent, Nadia s'apprête à faire l'extension de son activité qui consiste en la confection des pâtes et le conditionnement des produits alimentaires. «J'utilise une petite machine à pâtes. Je n'arrive pas à satisfaire les commandes de mes clients. Parfois, je refuse des commandes à cause du manque de moyens», souligne Nadia, regrettant le fait qu'elle n'a pas pu procéder dès le début à la commande de machines de grande capacité.«Au départ, je n'ai pas voulu faire un crédit d'un milliard. J'avais peur de ne pas pouvoir rembourser », explique Nadia. «Actuellement, je suis en mesure de faire un crédit d'un milliard de centimes et de le rembourser dans les délais», se félicite la jeune chef d'entreprise qui n'a enregistré aucun retard dans le remboursement de son premier crédit. Elle rêve de devenir leader dans la fabrication des pâtes traditionnelles industrielles. «Le savoir-faire ancestral mérite d'être valorisé», affirme Nadia qui a déjà mis en marche une petite unité de production de rechta dans la localité de Bordj El Bahri. Elle évoque avec fierté son long parcours pour la création de sa petite entreprise. «C'était très dur au début, mais je n'ai pas regretté d'avoir sacrifié tout ce temps», répète à l'envi Nadia.Titulaire d'un DEUA en chimie industrielle en 2001, la non-reconnaissance de son diplôme par la Fonction publique n'a l'a pas empêchée de s'imposer sur le marché du travail. L'idée de la création d'une entreprise de fabrications des pâtes alimentaires ne l'a pas quittée depuis qu'elle était étudiante. Ce n'est qu'en 2008 que Nadia a décidé de déposer son dossier au niveau de l'Ansej. La seule difficulté dont elle se plaint est l'absence de factures dans les transactions. «La banque exige des factures pour toutes les transactions. Mais les vendeurs des matières premières refusent tous ce genre d'opération surtout lorsqu'il s'agit des petites quantités», déplore-t-elle.Et de poursuivre : «Pour obtenir les factures, il faut faire des commandes importantes au niveau des usines, ce qui m'est impossible actuellement. Je n'ai pas les moyens financiers pour de telles transactions en même temps, je n'ai pas de grands locaux pour stocker toute cette marchandise.» Déterminée à porter très haut son projet, les contraintes évoquées n'ont en aucun cas stoppé cette femme ambitieuse. «Si on me demande de choisir entre un poste dans une grande entreprise et le métier que j'exerce actuellement, je choisirai ce métier», tranche-t-elle.




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