Algérie

Nacer Mehal à propos de la loi relative à l'information : Un balisage pour éviter l'invasion des forces de l'argent



Le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal, a indiqué hier à Constantine que la nouvelle loi relative à l'information a prévu un «balisage» pour permettre à la future loi sur l'audiovisuel d'éviter «l'invasion des forces de l'argent».
L'autorité de régulation consacrée par le nouveau texte de loi constitue un «garant» en mesure de «protéger le champ audiovisuel contre toute forme de manipulation ou de dérapages», a souligné M. Mehal en marge d'une conférence-débat sur le code de l'information qu'il a animé à l'Université Mentouri de Constantine. La future loi sur l'audiovisuel «va certainement clarifier des choses et imposer des garanties qui devront permettre au champ de audiovisuel d'être à l'abri de toute manipulation émanant des capitaux, notamment», a précisé le ministre de la Communication. «L'ouverture du champ audiovisuel, resté verrouillé depuis plusieurs années en Algérie, constitue aujourd'hui un besoin éminemment démocratique auquel il faudra savoir répondre», a souligné M. Mehal, précisant que la liberté «impose forcément de la responsabilité». Le gouvernement qui viendra après les prochaines élections législatives aura la charge de présenter le projet de loi sur l'audiovisuel à la future Assemblée populaire nationale (APN), a encore souligné M. Mehal, insistant sur la nécessité de déverrouiller le champ audiovisuel, considéré comme une «arme nationale de réplique» à laquelle les algériens accordent une attention particulière. «Donner l'autre joue pour recevoir une seconde gifle ne fait partie ni de la culture ni du tempérament des algériens, d'où l'urgence d'ouvrir le champ audiovisuel pour permettre aux algériens de répondre solennellement aux allégations et aux provocations étrangères», a souligné M. Mehal qui a également ajouté qu'avec la loi sur l'audiovisuel, «il y aura les lois sur la publicité et sur le sondage d'opinion, déjà annoncées». Il a affirmé dans ce contexte que le marché de la publicité, par exemple, qui comptabilise environ 3.000 boîtes de communication activant dans «l'anarchie la plus totale, doit impérativement être régulé». S'agissant de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes, M. Mehal a indiqué que la validation de la nouvelle grille des salaires est «très proche», ajoutant que les efforts consentis jusque-là pour revaloriser et réhabiliter le statut des journalistes du secteur public doivent être perçus comme un «indice de référence duquel les titres de la presse privée pourraient s'inspirer». Revenant à la loi relative à l'Information, M. Mehal a souligné qu'elle a été élaborée «en étroite concertation avec les professionnels des médias» et a été «revue par Me Miloud Brahimi, premier président de la Ligue algérienne des droits de l'homme». Un homme qui «ne peut pas aller contre la liberté et encore moins contre sa conscience», a-t-il dit. Cette loi assure également un meilleur encadrement de la presse à travers la protection des droits des journalistes sur les plans social et professionnel, favorise le droit de réponse et élimine la sanction d'emprisonnement, a encore expliqué le ministre aux étudiants spécialisés en sciences de la communication qui l'ont interrogé sur plusieurs questions en relation, notamment avec le code de l'information et leur avenir professionnel dans le sillage des mutations multiformes constatées à l'échelle national et internationale. Tout en affirmant «qu'aucune loi dans le monde n'est en mesure de décrocher une unanimité absolue», M. Mehal a souligné que le code de l'information est inspiré des besoins de la société, renforce le service public et favorise la liberté d'expression. Dans ce contexte, le ministre de la Communication a annoncé qu'une loi consacrée à la «presse de proximité» et à «la presse spécialisée» sera promulguée «ultérieurement». «La presse algérienne n'a pas attendu la nouvelle loi relative à l'information pour pratiquer son droit à la liberté d'expression», a souligné M. Mehal, mettant l'accent sur «les défaillances persistant dans le champ médiatique, à l'image du déficit enregistré dans le niveau de professionnalisme qui entraîne des dérives qui seront rectifiées avec l'expérience et la conscience». L'amélioration de la qualité de l'enseignement universitaire constitue une «autre obligation si l'on veut hisser le niveau des médias», a également estimé le ministre qui a appelé les étudiants à «améliorer leurs bagages par eux-mêmes et pour eux-mêmes». Le ministre qui a indiqué à ce propos que «l'absorption des 30.000 étudiants en sciences de communication ne sera pas une mince affaire», a appelé ces derniers à se perfectionner davantage pour assurer leur place dans les métiers du journalisme.




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