"La manifestation des policiers est à interpréter à deux niveaux. On est d'abord devant des revendications socioprofessionnelles. Le nombre de policiers a augmenté et, dans le même temps, les conditions de travail sont restées quasiment les mêmes.Avant, la mission de la police se situait dans la ville, le policier habitait dans sa ville et après son service, il rentrait chez lui. Mais les choses ont évolué, il y a eu un phénomène de mobilité qui fait qu'un policier issu d'une telle région est affecté dans une telle autre région. Malheureusement, l'organisation sur le plan logistique n'a pas suivi. Et les revendications exprimées trouvent en grande partie leur origine à ce niveau.Le deuxième niveau de lecture c'est que cette montée au créneau de la police montre que la crise a atteint l'institution de l'Etat. Et c'est d'autant plus grave qu'il s'agit de la police dont la mission est de veiller au respect de l'ordre public. La crise systémique que connaît notre pays touche aujourd'hui une institution sensible.On veut faire endosser à la police l'échec des politiques. La crise de Ghardaïa, qui a duré plusieurs années, a montré les limites de la solution sécuritaire. Et cette impasse a conduit au pourrissement actuel. On ne doit pas demander à l'institution policière de régler des problèmes d'essence politique. Notre système a une tradition de banaliser les revendications, il ne porte son intérêt que sur les aspects financiers, car il a du liquide, mais il évacue le soubassement politique qui le remet en cause. À mon avis, ce qui se passe est dangereux. Il faut une bonne lecture qui intègre tous les aspects politiques et institutionnels."
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Posté Le : 16/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nationale
Source : www.liberte-algerie.com