Algérie - Revue de Presse

Nâama: Les truffes à la rescousse



La cherté caractérise aujourd'hui les produits alimentaires dans la wilaya de Nâama, concernant aussi bien les viandes que les légumes et les fruits. A titre illustratif, les oignons et la pomme de terre ne sont pas cédés à moins de 50 dinars le kilo, les courgettes et les tomates à 80 dinars, les carottes à 40 dinars. Quant aux haricots verts, ils ont dépassé l'entendement en affichant 200 dinars le kilo, aux côtés des poivrons qui arborent honteusement les 160 dinars.

Ce sont donc les truffes qui viennent au secours des petites bourses et même des salariés moyens. Récoltées cette année en abondance, à la faveur des conditions climatiques qui ont favorisé leur prolifération à travers les étendues steppiques de la wilaya de Nâama, les truffes inondent les marchés populaires de toutes les cités de la wilaya. Vendues entre 250 et 80 dinars le kilo, elles constituent l'essentiel des repas de la journée. D'après les autochtones, il existe dans les zones steppiques de la wilaya de Nâama deux catégories de truffes, «el-hamra» (la rouge), très riche en protéines et en sels minéraux, et «benhourech» (la blanche), plus grosse mais moins riche en vitamines.

Désormais, les truffes entrent, d'après nos interlocuteurs, dans la préparation de nombre de mets aussi succulents les uns que les autres. Elles peuvent être associées aux petits pois, aux pois chiche, aux olives pour agrémenter un «mardoud» (couscous). Mais le repas le plus prisé localement reste incontestablement «errefsa» (truffes assaisonnées au beurre de brebis).

Ces derniers temps, les conditions climatiques aidant, marquées par des journées radieuses, nombre de citoyens et de familles sortent le week-end dans les vastes plaines steppiques verdoyantes pour profiter de la verdure et de l'air frais. Ils saisissent l'occasion pour déterrer les truffes «bech iterfsou». Les truffes, apprend-on de source locale, vivent en symbiose avec «el-guessis», une plante steppique, révélatrice de leur présence sur les lieux. Moins de deux heures suffiront à un truffier d'expérience moyenne pour ramasser deux à trois kilos.

Il faut dire qu'au vu des profits financiers qui résultent de la commercialisation des truffes, de véritables circuits commerciaux se sont installés impliquant truffiers, intermédiaires et exportateurs. En effet, parmi les intermédiaires qui achètent les truffes sélectionnées, figurent des hommes d'affaires, des fonctionnaires, des médecins et même des étrangers installés en Algérie, lesquels revendent la marchandise à certains exportateurs de circonstance. Les truffes de Nâama, nous dit-on, seront conditionnées et exportées vers le Moyen-Orient et les pays du Golfe.


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