Algérie

Naâma : Les fennecs d'abord, les moutons après



Si l’Aïd Al Adha à Naâma a une saveur particulière le comparant à d’autres villes, celles du nord par exemple, de par sa nature steppique et grâce, bien sûr, à son économie agro pastorale, faisant d’elle l’une des régions du pays leaders dans la production ovine, depuis quelques jours, c’est un autre Aïd que s’apprêtent à célébrer avec une grande fureur les Naamois : l’éventuelle victoire d’El Khadra contre l’Egypte, synonyme de qualification à la Coupe du Monde 2010. Ainsi, à mesure qu’avance à grand galop la date fatidique, à Naâma, à Mechria ou à Aïn Sefra, la mobilisation locale en faveur des Verts a pris un élan tel qu’il ne se passe pas un moment, sans que l’on assiste à une manifestation de joie, spontanée ou non, conduite par des jeunes et des moins jeunes en furie, devenus pour l’occasion tous supporters inconditionnels des Verts. D’origine de couleur ocre, les murs de la ville de Naâma et les bâtisses administratives ont pris- ou repris- des couleurs : Façades d’immeubles couvertes avec des drapeaux géants, affiches montrant l’équipe nationale, d’autres effigies exhibant des portraits de Ziani, d’Antar Yahia, de Bouguerra… sont exposés sur les devantures des magasins, ou carrément placardés sur les murs, ou collés sur les toits des voitures…sans parler des pulls  et autres tee- shirt, vert, blanc, rouge, tous labellisés Maâk Yal Khadra, endossés par tous et à tout va. Connue pour être une ville épargnée par les brouhahas sonores des grandes villes, Naâma découvre, tous les jours que Dieu fait, la joie des défilés automobiles, des motocyclistes mais aussi et surtout les défilés piétons d’une jeunesse fêtarde qui a occupé tous les espaces possibles pour faire la fête, en guise de « Bcharate khir » nous lance un jeunot, la joie en rage. Le matin, vers 9h 30, l’heure de l’arrivée de la presse, des grappes humaines se forment autour des buralistes à l’assaut de tous les journaux, glanant avec beaucoup d’angoisse, les derniers développements du regroupement des Verts en Italie. « J’espère que les joueurs blessés se rétablissent avant le jour J » prie un autre homme. Dans les cafés, c’est un discours unique qu’on entend de toutes les bouches. Aux orties, les tribulations politiques, les affaires économiques, et tout autre sujet qui ne correspond ni de près ni de loin à l’odyssée des Verts. Idem dans les administrations publiques où les couloirs sont plus fréquentés que les bureaux. Enfin, il faut bien dire, sans la moindre tentation démagogique, que le patriotisme est une affaire qui se tisse entre Algériens avec d’autant plus de spontanéité qu’il serait vain de chercher une quelconque autre acception que celle-ci.


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