En attendant une aube nouvelle, nombreux artistes peintres aux talents multiples, se retrouvent derrière les murs de l?indifférence. Eux, qui avaient dévoué leur passion tant d?années durant au service de l?art. C?est le cas de Rachid Hammad, 44 ans, ancien caricaturiste au journal Echaâb (1981-82) au talent artistique affiné, dont les thèmes de prédilection sont le portrait et la caricature auxquels il ajoute la calligraphie et la peinture sur céramique, mais qui depuis demeure dans l?ombre malgré plusieurs expositions parmi lesquelles il eut un premier prix. Un artiste qui a su dépeindre avec tant de charme des scènes imprégnées de la vie bédouine, fondées sur les formes populaires. Des impressions qui gardent l?authenticité des coutumes vernaculaires, véritable symbole de l?identité pastorale. Des portraits qui retiennent le regard, basées sur une tendance artistique propre à la région qui offre luminosité, brillance et texture. Lors des rares et brèves expositions de peinture locales, des représentations qui, en fait, ne sont qu?une lueur passagère, occasionnelle et sans lendemain, nous avons découvert par le plus heureux des hasards de très beaux tableaux de plusieurs artistes locaux, notamment ceux de Bahra Fatiha, universitaire, licenciée en arts plastiques, une artiste accomplie qui s?est spécialisée dans la miniature, le collage, l?aquarelle et le gouache aux couleurs chaudes, tirant ses sujets des milieux qui reflètent une vision de l?art traditionnel ainsi que ses valeurs culturelles et sociales qui sont autant de richesses. Au salon national des arts plastiques de 2006, celle-ci fut classée en troisième position. Des oeuvres de tant d?artistes amateurs qui ne sauraient être négligées et qui jusque-là semblent être ignorées, inconsidérées, voire mésestimées mais qui pourraient s?ajouter au rayonnement du patrimoine culturel de la région. Bien d?autres artistes de Mecheria et de Aïn Sefra, pétris de talent, qui malheureusement, ne trouvant aucune considération morale ou financière du côté des pouvoirs publics concernés, et dépourvus de soutien aussi minime soit-il pour les encourager, sont devenus des peintres muralistes pour une bouchée de pain, faute de mieux et faute d?une politique générale, réelle et effective visant à soutenir la création et à cultiver l?amour de l?art dans le c?ur des jeunes. Selon les différents propos recueillis auprès de certains jeunes artistes, apparemment blasés, « les beaux-arts nécessitent, disent ils, une réelle impulsion de la part des pouvoirs publics, qui devraient donner à l?art pictural ainsi qu?aux spectacles vivants, la dimension qu?ils méritent vraiment, dans un espace défini, chargé de promouvoir toutes formes d?expression artistique ». D?autres nous diront que « l?artiste ne cherche pas forcément à acquérir gloire et fortune, mais à être seulement connu et reconnu pour son travail et ses ?uvres, c?est une forme de contribution de l?artiste à la renommée de la région et du pays ».
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Posté Le : 14/05/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : D. Smaili
Source : www.elwatan.com