Nâama: L'eau qui se perd...

D'aucuns dans la wilaya de Nâama réagissent au fait de voir se perdre inutilement dans le désert les eaux des pluies saisonnières qui tombent en quantités considérables durant les mois d'août, septembre et octobre sur le territoire de la wilaya de Nâama. L'année dernière, à titre d'illustration, pas moins de 140 mm de pluie ont été enregistrés à Nâama, ce qui équivaut à des centaines de milliers de m3 qui, faute d'infrastructures adéquates, sont allés se perdre inutilement dans le désert.

 Il faut dire que l'idée de récupérer les eaux des pluies pour les utiliser à des fins d'irrigation agricole ou pour les besoins de l'environnement n'a jamais effleuré l'esprit des responsables concernés qui se sont succédé aux commandes de la wilaya, et même les élus de l'APW, censés venir avec des idées et des propositions pour une meilleure prise en charge des problèmes liés au développement local.

 Nombre d'observateurs avertis s'associent à l'idée que si ces eaux sont captées et utilisées à des fins agricoles, elles épargneraient quelque peu les nappes souterraines soumises à un pompage permanent, surtout lorsqu'on sait que pas moins de 3.000 forages sont mis en service dans la wilaya de Nâama pour les besoins de l'AEP et de l'agriculture. L'idée donc de prévoir la réalisation de retenues collinaires dans les sites qui s'y prêtent, avec la multiplication de Jboubs comme celui d'El-Kasdir destiné à l'abreuvement du cheptel, serait, de l'avis de spécialistes, d'une grande utilité pour le secteur de l'agriculture et pourrait même contribuer au redémarrage de certains programmes en souffrance, depuis des années, tel celui du périmètre des 600 ha (APFA) attribués, depuis 2006, à 300 jeunes chômeurs de la daïra de Mécheria dans le cadre de l'emploi de jeunes, nous dit-on, lequel projet n'a toujours pas vu le jour en raison d'un problème lié à l'hydraulique. En effet, les 600 ha attribués à 300 jeunes, à raison de 2 ha par bénéficiaire, auraient exigé, d'après nos informations, la mobilisation de 300 forages pastoraux, chose que les services hydrauliques n'ont jamais pu approuver compte tenu de l'importance des moyens à mettre en oeuvre.