Algérie

«N'est pas opposant qui veut»



«N'est pas opposant qui veut»
L'ancien candidat à la présidentielle continue de renvoyer dos à dos le pouvoir et l'opposition. Rien ne trouve grâce aux yeux de Fawzi Rebaïne. Et sûrement pas les personnalités qui constituent aujourd'hui l'opposition.Pour celui qui a connu, dans les années 1980, l'emprisonnement dans les centres de détention de Berrouaghia et Lambèse, «n'est pas opposant qui veut». «On ne se déclare pas opposant, assure le président de Ahd 54. C'est le peuple qui vous accorde ce statut.» Et de s'en prendre à ceux qui ont «mangé dans la soupe du pouvoir et ont changé de ligne politique en fonction de leurs intérêts». Mouloud Hamrouche et Ali Benflis sont nommément visés par cette attaque.Ils apprécieront. Conséquence : l'ancien candidat à la présidentielle ne se sent «nullement concerné» par l'appel lancé par l'Instance de suivi et de coordination de l'opposition (ISCO), qui a décidé, d'organiser le 24 février des marches et des rassemblements à travers les 48 wilayas du pays. Pour Fawzi Rebaïne, la seule alternative crédible à la sortie de crise que connaît l'Algérie passe par la mise en place d'un contrat social et l'installation d'un gouvernement d'union nationale qui devra «redéfinir nos priorités économiques, mais également entamer des discussions avec tous les syndicats pour mettre en place une trêve sociale».Autre cible de ses attaques : Miloud Chorfi, qui préside l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV). Si le président de Ahd 54 se félicite de la création de l'instance, il met en doute son indépendance envers le pouvoir : «Comment peut-on croire que l'ancien président du groupe parlementaire du RND à l'Assemblée populaire nationale (APN) ou encore les journalistes qui ont été désignés pour siéger au sein de l'autorité vont agir en toute indépendance '» D'autant que, pour Fawzi Rebaïne, l'ARAV va devoir se pencher sur certains dossiers épineux, comme la redistribution des faisceaux de diffusion qui sont actuellement gérés par la Télédiffusion d'Algérie (TDA), une filiale de la télévision publique.Mais également le dossier de la redistribution de la manne publicitaire qui provient des annonceurs publics et qui ne bénéficie pas aux chaînes privées.«Sur tous ces dossiers, je doute de son impartialité, a affirmé M. Rebaïne. Je ne pense pas que l'instance de régulation va être en mesure de se démarquer du pouvoir, car elle est trop marquée politiquement.» Mais le président de Ahd 54 s'en est également pris à Ali Haddad, le patron des patrons, dont les demandes répétées pour l'ouverture du secteur maritime et aérien au privé ne seraient qu'une tentative pour les proches du pouvoir de se partager d'autres pans de l'économie nationale : «Il suffit de revenir sur le passé de ces patrons qui se sont tous enrichis grâce à l'argent public pour être convaincu que leurs demandes sont destinées à s'enrichir encore plus au détriment des Algériens.»




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