N'est pas Mandela qui veut Quand Ghrib se compare au leader sud-africain

Ça y est, Omar Ghrib, le coordinateur du MC Alger, a franchi le Rubicon. S'estimant sans doute supérieur à un président de club qu'il n'est pas, il se situe aujourd'hui à la même hauteur qu'un grand leader politique africain. Mercredi dernier lors de la conférence de presse qu'ils ont animée à l'hôtel du Mouflon d'Or, des membres du comité directeur du CSA-MCA ne se sont pas gênés pour le fustiger puis de lui reprocher d'avoir fait de la prison. Deux jours plus tard, un de nos confères de la presse spécialisée ne s'est pas empêché de lui en parler au cours d'une interview qu'il lui avait demandée. «On m'accuse d'avoir fait de la prison. Mandela en a fait lui aussi», a-t-il déclaré à notre confrère qui a reproduit ses propos dans son journal. En somme, pour lui il n'y a aucun mal à avoir fait de la prison du moment qu'un grand homme comme Nelson Mandela en a lui aussi fait. Il aurait pu ajouter :
«Voyez où cela l'a mené. Il est devenu par la suite le premier président noir de la République sud-africaine», mais il ne l'a pas fait car cela aurait voulu dire qu'il se voit comme homme d'Etat dans l'avenir. Il n'empêche que le ridicule avait déjà été dépassé avec cette comparaison du coordinateur de la SSPA-MCA au sujet de l'emprisonnement.
En effet, selon les accusateurs de Omar Ghrib, si celui-ci a été condamné c'est pour des raisons de droit commun alors que tout le monde sait que si Mandela a passé 27 années entre les murs d'une cellule c'était pour une cause noble visant à libérer son peuple et à faire abolir la politique de l'apartheid que pratiquait l'Afrique du sud. La différence est de taille. On aurait pu attendre de Omar Ghrib qu'il réponde à ses détracteurs par un démenti du genre : «Je n'ai jamais fait de prison.» Ne l'ayant pas fait il laisse planer le doute et pour un dirigeant sportif cela n'est pas bon.
Ceci dit, on reste interrogatif sur le rôle qu'il tient au sein du Mouloudia d'Alger. Un club professionnel a, à sa tête, un conseil d'administration dont le président devrait être l'actionnaire majoritaire et qui, par voie de conséquence, est le président du club. Pour gérer ce club on nomme un manager général ou un directeur général mais pas de coordinateur.
Il est vrai, cependant, que la SSPA-MCA est une société un peu spéciale puisque son conseil d'administration a la particularité d'être composé de gens qui se disent actionnaires sans l'être réellement vu que l'argent qu'ils ont utilisé pour acheter des actions n'est pas le leur mais celui du CSA, le club sportif amateur.