Mutualisation des efforts dans la lutte contre le terrorisme

L'Algérie et les Etats-Unis ont convenu de renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme. C'est là l'un des principaux enseignements à retenir du séjour du chef de la diplomatie algérienne à Washington. Ce n'est pas que le reste des aspects des relations bilatérales, notamment économique et commerciale, soient de moindre intérêt mais parce que l'ampleur de l'insécurité infligée au monde par le mouvement terroriste est telle que seule une solidarité internationale est à même de pouvoir l'endiguer. L'activisme des groupes armés, qu'ils prétendent inspirés de la religion ou de la course au pouvoir, constitue ces dernières années l'une des graves menaces à la stabilité des Etats et à la tranquillité publique. Son caractère transnational a précisément prospéré sur les ruines des pays qui ont pourtant aspiré légitimement à s'affranchir de régimes tyranniques. L'exemple libyen est à ce titre fort édifiant de ce qui est une perversion d'une révolution. Le chaos libyen a entraîné dans son sillage la dégradation de la sécurité dans la région sahélo-saharienne. Ailleurs, c'es un Daech tentaculaire qui essaime la barbarie. Les passerelles ainsi établies entre Alger et Washington posent les jalons d'une collaboration qui fera ?uvre utile. Concrètement, il a été décidé, lors de la 3e session du dialogue stratégique entre les deux Etats, de mutualiser leurs efforts en échangeant les renseignements, promouvoir la sécurité régionale et coordonner les programmes destinés à renforcer les capacités des partenaires. En l'espèce, l'Algérie compte dans les états de service de sa diplomatie, l'aboutissement de sa médiation dans le conflit malien à la conclusion, le 1er mars à Alger, d'un accord de paix et de réconciliation entre les groupes rivaux et le gouvernement. Seule la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad, le Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad et le Mouvement arabe de l'Azawad, manque à l'appel pour que le résultat de longs mois de tractations porte totalement ses fruits sur le terrain. La CMA ayant demandé à surseoir à la signature pour consulter la base militante. Un accord politique et militaire qui ambitionne de rétablir une paix définitive au Mali, salué par la communauté internationale. Le dialogue interlibyen, qui lui a emboîté le pas, entamé en Algérie, a des objectifs similaires, rétablir la paix et la sécurité dans ces deux pays et préserver leur intégrité territoriale. Les Etats-Unis qui suivent de près ce processus ont donc pris acte des avancées engrangées et expriment « leur reconnaissance à l'Algérie pour le rôle qu'elle joue dans la promotion de solutions pacifiques aux conflits régionaux ». John Kerry, le secrétaire d'Etat US, a louangé Alger pour son rôle « très important et constructif ». Ce sont ces préjugés favorables qui ont préparé le terrain à une entente entre l'Algérie et les USA qui semblent vouloir faire du « dialogue stratégique » une consultation régulière. Pour une coopération se voulant multisectorielle où le sécuritaire en serait « la pierre angulaire ». Qui ne néglige pas l'économique et le commercial.