Algérie

Mustapha Zitouni n'est plus



Mustapha Zitouni n'est plus
Le football algérien est en deuil. Il vient de perdre l'un des plus grands joueurs de son histoire en la personne de Mustapha Zitouni, décédé samedi soir à Nice, où il résidait, des suites d'une longue maladie.Avec lui, c'est un autre héros de la fabuleuse équipe du FLN qui s'en va. Sa mort survient après celle de Abdelhamid Kermali, le 13 avril 2013.C'est peu dire que Mustapha Zitouni a été un grand footballeur. Il a été, à notre avis, dans la lignée des plus grands arrières centraux que le football international ait connus.On disait de Franck Beckenbauer, le défenseur allemand des années 70, qu'il était un footballeur élégant sur et en dehors du terrain, Zitouni l'avait devancé, tant son aisance et sa stature impressionnaient.Enfant du village Marie de Notre-Dame-d'Afrique, sur les hauteurs de la banlieue ouest algéroise, où il était né le 19 octobre 1928, il avait fait ses premiers pas de footballeur dans le club de l'Olympique musulmane de Saint-Eugène (OMSE). Parti faire son service militaire au Bataillon de Joinville, il a rejoint, par la suite, l'AS Cannes, le club où il avait, donc, débuté sa carrière professionnelle. Nous étions alors en 1953.Il ne devait rester qu'une saison dans le club de la Croisette puisque sa facilité dans le jeu et sa grande aisance avaient tapé dans l'?il des dirigeants de l'un des meilleurs clubs français, à savoir l'AS Monaco. C'est au sein de celui-ci qu'il allait se faire un nom jusqu'à atteindre l'équipe de France.Pourtant, il y avait dans cette dernière un certain Robert Jonquet que les spécialistes considéraient comme indéboulonnable. Mustapha Zitouni avait, alors, réussi à les démentir et à prendre la place de Jonquet. Nous étions, à ce moment-là, à quelques mois de la Coupe du monde de 1958 qui allait se dérouler en Suède, une compétition à laquelle l'Algérien était sûr de participer. Mais l'appel du devoir et celui de la patrie allient être les plus forts.En effet, contacté par le FLN, Zitouni n'avait pas hésité un seul instant à laisser tomber gloire et argent pour rejoindre, à Tunis, ceux qui avaient fait le pari de lever haut le drapeau de l'Algérie qui combattait pour son indépendance. Ce furent, à partir de 1958, quatre années durant lesquelles Zitouni et l'équipe du FLN se firent les ambassadeurs de leur pays et portèrent haut le message de celui-ci.Il séduit HébergerL'indépendance de son pays acquise, Zitouni opta pour y rester afin d'inculquer son savoir aux jeunes footballeurs algériens.Il était, cependant, toujours le défenseur central de l'équipe d'Algérie et en 1963, à la fin d'un mémorable match amical contre l'équipe de la RF Allemagne au stade municipal d'Alger (aujourd'hui le 20-Août), match que les Algériens avaient remporté sur le score de 2 buts à 0, le coach de l'équipe allemande, Sepp Héberger, impressionné par la prestation de Mustapha Zitouni, meilleur joueur sur le terrain, s'était rapproché de lui pour confirmer qu'il avait bien devant lui un joueur de 35 ans.Malgré son âge, il a excellé en tant qu'entraîneur joueur notamment au RC Kouba, club avec lequel il avait atteint la finale de la Coupe d'Algérie en 1966 (il avait perdu 3-1 contre le CR Belcourt). Une fois sa carrière de footballeur achevée, il ne resta pas longtemps dans le circuit.Appelé à occuper un poste d'agent général à Air Algérie à Nice, c'est dans cette ville qu'il s'est installé. Gagné par la maladie lui et les siens durent, par la suite, affronter de durs moments. C'est, donc, à 85 ans que ce monument du sport et du football algériens nous a quittés. Avec lui, c'est une légende qui s'en va, un des plus grands footballeurs de l'histoire du football algérien. Adieu Mustapha, jamais nous ne t'oublierons.




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