Dans cet entretien, Mustapha Zebdi, défenseur des consommateurs au sein de l'APOCE, tire la sonnette d'alarme sur les conséquences du travail au noir de centaines d'aviculteurs, l'absence d'un laboratoire d'analyses de dosage d'antibiotiques dans l'élevage des animaux, et les risques sur notre santé.
- C’est devenu courant de nos jours d’entendre parler du surdosage des antibiotiques dans l’aviculture...
Il n’y a pas de fumée sans feu. Effectivement, on incrimine même la viande rouge, le miel, les œufs et bien sur la viande blanche. Mais le plus grand souci réside au niveau des volailles où quelques antibiotiques sont utilisés comme additifs alimentaires, pire encore des antibiotiques prohibés sont utilisés ici chez nous dans l’élevage des animaux.
L’absence d’un laboratoire dans notre pays ne permet pas de faire le dosage et c’est aussi un problème majeur. Pour ce qui est de l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage des animaux, nous baignons dans un flou total. Par manque de moyens, leur usage est devenu anarchique et sans recommandations.
- Quels sont justement les risques sur le corps humain?
La création de germes résistants, allergies et pathologies cancéreuses. Et il ne faut surtout pas qu’on abuse du foie et des reins qui sont les organes vitaux, numéro un où atterrissent les résidus des antibiotiques.
- L’usage de ces antibiotiques ne date pas d’hier?
Bien sur que non, cela a toujours existé. Seulement avec l’apparition de nouvelles générations d’antibiotiques, encore plus efficaces pour la production, il se trouve que le recours est devenu encore plus systématique et anarchique, encore une fois en l’absence de laboratoires d’analyses.
- Vous nous avez parlé d’un chiffre effarant du nombre d’aviculteurs non agrées. Nous déduisons à travers ce chiffre que toute la viande blanche est contaminée?
Oui, je vous ai parlé du nombre de 80 % d’aviculteurs non agrées et dont les locaux ne sont pas conformes aux normes. Mais comme nous baignons dans un flou total, et en l’absence d’un état des lieux, nous ne pouvons pas nous prononcer.
- Que proposez-vous en tant qu’association pour la protection du consommateur?
Je lance un appel à travers vous aux laboratoires pour nous faire de la sous-traitance dans le but de collaborer avec nous. Pourquoi pas, transférer des échantillons à l’étranger pour les analyser afin d‘évaluer la situation.
Propos recueillis par Hamida Mechaï
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Posté Le : 26/04/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: liberte-algerie.com ; texte: Propos recueillis par Hamida Mechaï
Source : elwatan.com du mardi 26 avril 2016