Algérie

Mustapha Mekideche: «L'Opep est devenue plus puissante»



L'économiste, expert dans les questions énergétiques et ancien vice-président du Conseil national économique et social (ex-CNES), Mustapha Mekideche, s'est longuement exprimé hier sur la chaine multimédia de la radio nationale à propos de la dernière décision de l'Opep+ de réduire la production de brut de 1,6 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année en cours.A propos de la décision de l'Opep+, M. Mekideche fait remarquer que «les prix du brut, depuis le début de l'année 2023, ont baissé de manière inacceptable pour les pays exportateurs dont certains sont membres de l'Opep et d'autres membres de l'Opep+ comme la Russie et le Kazakhstan». L'intervenant a également noté que l'Opep+ n'a pas été la seule à constater du «dysfonctionnement» dans le marché international du pétrole brut. Il cite, à ce propos, la Banque Barclays dont les analystes «affirment que le marché du brut contenait environ 800.000 barils de plus (par rapport à la demande, ndlr)». «C'est ce qui a encouragé les pays Opep+ à prendre la décision de baisser sa production», affirme l'intervenant, précisant que «des pays arabes, membres de l'Opep, dont l'Algérie, les Emirats, et l'Arabie Saoudite, avaient déclaré avant la réunion de l'Opep+ qu'ils allaient procéder à des baisses de leurs productions respectives».
Pour Mustapha Mekideche, cette décision montre que l'Opep+ est devenue «plus puissante que par le passé», notamment «depuis le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie Saoudite».
Cette décision intervient «alors que les pays européens et particulièrement les Etats-Unis, lors de la visite du président Biden en Arabie Saoudite, avaient demandé une hausse de la production de pétrole brut», relève l'ancien vice-président de l'ex-CNES.
A propos de la réaction du marché pétrolier, l'intervenant rappelle que «le prix du baril était inférieur à 80 dollars avant la décision de la baisse de production prise par l'Opep+, passant immédiatement à 85 dollars». Quant aux prix «dans les prochains mois», il cite les prévisions de la Banque Barclays et de Goldman Sachs qui tablent sur «un baril à 92 dollars voire jusqu'à 100 dollars».
Sur les raisons de la baisse de la demande de pétrole, l'invité de la chaîne multimédia de la radio algérienne affirme que «le taux de croissance de l'économie européenne n'est pas suffisant», en plus du fait que «l'hiver n'a pas été très froid, ce qui a fait que les pays de l'Europe n'ont pas eu recours à leurs stocks stratégiques de pétrole brut».
Sur un autre sujet, Mustapha Mekideche, interrogé sur le «processus de «dédollarisation» de l'économie mondiale », estime que la situation «est en voie de changement». «Il y a, actuellement, la formation d'un autre pôle économique mondial qui a besoin d'investissements et d'une liberté monétaire. C'est ce qui explique, à titre d'exemple, que l'Arabie Saoudite et la Russie commencent à vendre leurs bruts dans la devise de la Chine. Ce qui donne une certaine liberté monétaire par rapport au dollar», affirme l'intervenant.
Il note aussi que «le taux de croissance dans les pays membres des BRICS est supérieur à celui des pays du G7», ce qui montre que «des changements dans la balance économique mondiale sont en train de se produire», dit-il encore.


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