Il est l'un des prestigieux étudiants de la renommée Ecole Slan de Tlemcen.Etablissement qu'il quittera, malgré lui, en 1939 à l'âge de 17 ans. «Mon père, que Dieu ait son âme, venait de décéder et je devais subvenir aux besoins de ma famille'», entame-t-il avec un pincement au c'ur, mais sans remords ni regret pour avoir interrompu ses études.
Si Mustapha, dont les traces de l'élégance sont toujours perceptibles, jettera son dévolu sur le notariat et exercera pendant dix ans comme clerc au cabinet de Me Panzani, avant de se convertir à la vente de chaussures et vêtements pour quelques mois.
Passé l'adolescence, si Mustapha, qui n'a point perdu une once de son ouie quasiment fine, ni de sa vue presque perçante, fondera une entreprise spécialisée dans l'exploitation forestière en 1950. Et dès 1954, déclenchement de la guerre de libération, il mettra ses engins à la disposition de la cause. «J'habitais alors au 9 faubourg de Aïn Nedjar. Ma maison s'était transformée en merkez pour les moudjahidine. Mon oncle maternel, le Dr Merabet, soignait les blessés chez moi. J'utilisais mes camions pour ravitailler les maquisards des monts Moutas et Asfour. Mes engins ne montaient jamais vides au maquis», se rappelle-t-il avec une précision inouïe.
Fatigué par tant d'efforts, en 1961 il changera de métier pour embrasser celui de distributeur de produits noirs (fuel de chauffage) chez British Petroleum (B. P) «Après l'indépendance de notre pays, j'avais même refusé la proposition de cette société britannique qui m'avait proposé le même poste à Paris. Pour moi, à l'époque, cela aurait été peu élégant de quitter ma famille», dit-il, sans le moindre regret.
Il créera alors une entreprise de travaux publics, l'une des premières à Tlemcen. A son actif, plusieurs réalisations dont le bloc administratif, situé au boulevard Pasteur, abritant les sièges de plusieurs directions, d'associations et celui d'El Watan. A 80 ans, il mettra fin à toute activité.
Cependant ' et c'est le sentiment amer que ressent M. Bouabdallah ' ses biens lui ont été injustement confisqués par des pouvoirs publics cupides. 6 hectares de terre arable à Bouhenak et près de 3 autres à Mansourah... «On m'a pris mes biens, je ne leur pardonnerai jamais'».
Sa richesse, malgré cette injustice, sont ses cinq enfants dont trois filles, tous des professeurs en médecine dans différentes spécialités que l'Algérie n'a pas su mettre à profiter. Encore une perte pour le pays. Mais si Mustapha, généreux, toujours élégant, ne tient pas rigueur'
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Posté Le : 05/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : www.elwatan.com