Mustapha Biskri 'Halilhodzic ne consulte même pas les entraîneurs des clubs locaux'

Le technicien Mustapha Biskri estime qu'il faut surtout éviter de porter des jugements hâtifs sur des joueurs dont on ne connaît pas le type de préparation au sein de leurs équipes. 'Le sélectionneur national a récemment effectué un stage de trois jours pour les joueurs locaux, est-ce suffisant pour les juger quant à leur état de préparation et dire qu'ils ne peuvent pas tenir 90 minutes dans un match ' On ne sait même pas sur quel critère Halilhodzic a porté ce jugement. A-t-on essayé ces joueurs-là dans un match ' C'est le minimum de choses pour dire que tel ou tel joueur ne répond pas aux critères de sélection. Seule la compétition peut déterminer le niveau du joueur. Halilhodzic sait-il au moins quel type de tests ont effectué ces joueurs au niveau de leurs clubs ' Il faut qu'il communique avec les entraîneurs des clubs, s'asseoir autour d'une table pour dégager une plate-forme de dialogue, en échangeant les idées pour cerner les insuffisances et les incohérences des joueurs. à partir de ce moment-là, on peut faire un diagnostic objectif et apporter le remède nécessaire. Or, depuis qu'il est là, il n'a tenu aucune réunion avec les entraîneurs des clubs. Vous trouvez cela normal ' Dans le sport, la communication est importante entre les principaux acteurs du football. C'est bien de faire un état des lieux, mais il faut qu'il soit effectué sur des critères valables qui tiennent compte de plusieurs paramètres', s'interroge l'ex-coach de l'USMAn. Et de poursuivre : 'Personnellement, j'ai entraîné plusieurs clubs algériens, je connais parfaitement la mentalité des joueurs, leurs défauts et leurs qualités, et je peux vous dire, sans risque de me tromper, que des joueurs par exemple comme Sedkaoui de la JSK ou Benlamri du NAHD peuvent jouer jusqu'à un match et demi sans aucun problème. Malheureusement, ce n'est pas le cas de tous les joueurs de notre championnat, d'où l'inquiétude du coach national somme toute légitime, c'est son droit le plus absolu de chercher à savoir et de demander des renseignements sur certains joueurs locaux. Pour étancher sa soif, il doit impérativement collaborer avec les entraîneurs nationaux qui sont sur place et qui peuvent lui fournir d'importantes informations sur l'état d'avancement de la préparation de chaque joueur qu'il désire avoir en EN. Je pense qu'il y a en Algérie de bons joueurs qui peuvent renforcer l'équipe nationale, il suffit seulement de faire une bonne prospection et cibler les meilleurs. Par ailleurs, je peux donner une autre explication à ce qu'il a avancé après le stage avec les joueurs locaux : il se pourrait que des joueurs qu'il a sélectionnés lors de ce stage ne cadrent pas avec son plan de travail et de préparation, c'est ce qui expliquerait peut-être ses jugements à l'encontre de certains joueurs qu'il a eu sous la main. Il peut y avoir d'autres joueurs qu'il n'a pas encore vus et qui peuvent lui donner satisfaction, il suffit seulement de les chercher. Même si notre football est quelque peu souffrant, on a encore de bons entraîneurs qui continuent de faire un travail de fond en formant les joueurs de demain. Tout n'est pas noir chez nous, on a encore des joueurs qui peuvent relever le défi et honorer leur engagement avec l'équipe nationale, il suffit de leur donner leur chance et de les tester dans un match et non dans un stage de quelques jours. L'exemple de Bouchouk est à ce titre éloquent.'
R. A.