Algérie

Mustapha Ben Chenane, professeur au Collège de l?OTAN


« Les USA ont soutenu le FIS jusqu?en 1996 » Guerre par-ci, guerre civile par-là, zones de conflit, kamikaze, attentat-suicide... L?effusion de sang est partout dans le monde. Elle n?est pas contenue dans des zones ou milieux précis. Elle a fini ainsi par mériter l?« appellation » globalisante : le terrorisme international. Le concept est made in USA. C?est aussi le produit de la matière grise de la CIA (le département d?espionnage qui s?étend à travers le monde), en lui insérant un ingrédient : Ben Laden. « Entre Ben Laden et les USA, il y a une vieille et longue histoire. Ils sont deux alliés qui se font aujourd?hui la guerre. » La phrase sonne bien. Elle est sortie de la bouche d?un professeur-chercheur algérien. Il s?appelle Mustapha Ben Chenane. Il enseigne à l?Institut de Rome appartenant à l?OTAN et à Paris V. Mustapha Ben Chenane a développé, lors d?une conférence-débat tenue hier à l?hôtel Hilton à Alger organisée par l?Institut national des études idéologiques globales (INEIG), sa récente conception du nouvel ordre mondial. Pour lui, il s?agit du « nouveau désordre mondial ». Les Etats-Unis ont toujours été derrière la création de groupes, qualifiés par la suite de terroristes, afin de déstabiliser certains régimes, surtout arabes, qui ne leur sont pas alliés, dira-t-il. Sans doute, ajoutera-t-il, « le but recherché est d?affaiblir les Etats arabes ». D?ailleurs, soulignera-t-il, « les Etats-Unis d?Amérique ont soutenu le Front islamique du salut (FIS, parti dissous) jusqu?en 1996. C?est une vérité qu?il ne faut pas occulter. Ils n?ont arrêté leur soutien que le jour où il s?est avéré qu?il ne peut pas prendre le pouvoir par la force et que l?armée algérienne est forte et bien structurée pour qu?elle ne soit pas déstabilisée si facilement. Les Américains sont pragmatiques et réalistes... Ils ne cessent, dans leurs discours officiels, de citer l?Iran comme étant le principal foyer du terrorisme, un danger pour le monde, alors que c?est archifaux, car il est prouvé que l?Arabie Saoudite est le principal réseau financier des groupes terroristes. » La confusion ou l?amalgame a déjà commencé, aux yeux du conférencier, à partir de là. Ce qui lui fait dire : « Nous avons affaire à un désordre international dû à une trop grande puissance des hommes et à l?incroyable faiblesse des autres. » L?Administration Bush est, en outre, animée par le souci de maintenir le niveau de vie du peuple américain. Pour ce faire, selon le professeur Ben Chenane, les Américains se sont vus contraints de se maintenir comme la seule et unique puissance mondiale et contrôler le marché de l?énergie et, par ricochet, le pétrole. Il est évident, soulignera le conférencier, que les armes de destruction massive en Irak sont une invention américaine. Pourquoi ? D?abord pour contrôler le pétrole irakien. Ensuite, cela permettra de contrôler tout le marché pétrolier afin de ralentir la croissance de l?économie chinoise, qui fait peur à l?Administration Bush. Pour étayer ses dires, l?orateur, dans le langage d?un spécialiste du monde arabe, citera trois conflits qu?il voit comme des « poupées gigognes ». La guerre contre l?Irak, le conflit palestinien et le conflit tchétchène mettent à nu les intentions cachées des USA. L?Etat israélien constitue l?allié et le coopérant stratégique de l?Administration Bush. Cette dernière finance son programme d?armement, alors qu?elle refuse à d?autres pays d?acheter des équipements nécessaires pour assurer leur légitime défense. « Le budget de défense des USA est évalué à plus de 400 milliards de dinars. Il dépasse de loin les besoins américains pour sécuriser leur territoire », a-t-il indiqué. Dans sa lancée, le conférencier a souligné : « L?Administration Bush a utilisé 79 fois le droit de veto pour bloquer des résolutions de l?ONU contre l?Etat israélien. » « Entre les USA et Israël, a-t-il insisté, il y a une relation fusionnelle. » Evoquant le projet du Grand Moyen-Orient (GMO), qui ne date pas d?aujourd?hui, M. Ben Chenane le considère comme une erreur grave qui démontre l?ignorance des sociétés arabes. « La démocratie ne se décrète pas, c?est une culture », notera-t-il. Pour lui, le chant à la liberté, au respect des droits de l?homme et à la démocratisation des sociétés arabes n?est qu?un habillage pour leurs véritables desseins dans la région.
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