Mustapha Belakhel : Le sacrifice d'un sapeur-pompier Reportage : les autres articles

Il venait juste de boucler ses 30 ans. Mustapha Belakhel, sapeur-pompier, est l'une des premières victimes des crues dévastatrices de l'oued El Bayadh. Il a été emporté par les eaux en furie samedi dernier vers 18h45, après avoir sauvé sa voisine d'une mort certaine. Depuis, il est porté disparu.
Mme Reguig Karima, enceinte, avait failli être emportée par les eaux qui ont submergé sa modeste demeure du quartier El Graba, n'était le geste héroïque de Mustapha. «Mustapha sortait de chez lui lorsque l'oued s'est déchaîné et a frappé de toutes ses forces le quartier El Graba, avant de continuer son action destructrice à travers la ville», raconte Moussa Belakhel, un de ses cousins, rencontré hier au quartier Benhamouda. «Il n'a pas hésité un seul moment avant de porter secours à sa voisine», poursuit-il en se référant à de nombreux témoignages. Mustapha Belakhel avait rejoint la Protection civile il y a à peine quatre ans. Lundi, le directeur général de la Protection civile, El Hebiri Mustapha, s'est déplacé au domicile mortuaire pour apporter son soutien aux Belakhel. Le corps de Mustapha n'a toujours pas été retrouvé trois jours après les inondations qui ont frappé la région. «Nous avons lancé deux opérations de recherche, dimanche et lundi. En vain», révèle son père, encore sous le choc.
Les Belakhel, issus de la tribu d'Ibn Ziad, ont, durant les journées de dimanche et lundi, mobilisé plus de 200 personnes pour retrouver le corps de Mustapha. «Nous avons parcouru plusieurs kilomètres, jusqu'au lieudit H'mimet, mais sans aucun résultat», indique son frère aîné, Mohamed, marchand de journaux. Mustapha envisageait de se marier dans quelques mois. Il était, signale-t-il, handballeur et venait de rempiler cette année encore avec son club préféré, le Mouloudia d'El Bayadh. Dans la région d'El Bayadh, le nom de Mustapha est sur toutes les lèvres. Pour beaucoup, son geste héroïque restera gravé dans la mémoire de la population
d'El Bayadh.