Algérie

Musique : Quand Farid Khodja s'inspire de Jack Lang !



Durant les années 1990, ce ministre avait instauré une directive à toutes les stations de radio françaises pour que le passage des chansons francophones sur les ondes soient supérieurs à la musique anglo-saxonne, et ce, dans le but de préserver la culture francophone», rappelle-t-il.Et de proposer : «J'aimerais que cette philosophie soit aussi appliquée par nos responsables de la culture. J'appelle ces responsables à exiger des quotas pour la musique algérienne, surtout celle relevant de notre patrimoine.
Rien que pour l'exemple, la musique classique algérienne, dite aussi arabo-andalouse, passe très rarement sur les différentes chaînes de la Radio nationale, au moment où les chansons étrangères et le raï y sont diffusées en priorité.
Il me semble qu'il est temps d'éduquer l'oreille de nos jeunes à travers une musique douce, qui prône le beau et non pas la clochardisation des esprits! »
Farid Khodja ne mâche surtout pas ses mots lorsqu'il qualifie certains genres musicaux programmés par l'ENRS de «musique de cabaret !». « Il arrive même aux Algériens d'écouter la Radio nationale en famille, puisque cette dernière diffuse des chansons qui heurtent les sensibilités, des chansons à la limite vulgaires ! Aussi, les programmeurs semblent favoriser le rythme au détriment du texte.
Résultat l'oreille qui savoure se fait de plus en plus rare pour laisser place à une oreille qui cherche l'évasion, le rêve au détriment de tout ce qui est racé».
«Malheureusement, la radio les a clochardisés, si j'ose dire»
Pour lui, il ne faut surtout pas en vouloir aux jeunes qui préfèrent le raï et les chansons de stade. «Malheureusement, la radio les a clochardisés, si j'ose dire. C'est avant tout une affaire d'éducation de l'oreille?et de l'âme!».
Le phénomène de la prédominance du «rythmé» chez les jeunes peut être perceptible lors des différentes marches du vendredi, où les chants du stade demeurent prédominants, et ce, au détriment même des chants patriotiques. «Les jeunes n'y sont pour rien.
On a voulu qu'ils soient ainsi !», regrette-t-il. Et de conclure : «Contrairement à l'étiquette collée à la nouba, cette dernière n'est nullement soporifique, elle est surtout l'expression de notre grande dimension civilisationnelle. C'est une musique qui éduque, racée et savante, tout simplement !».
Signalons que Farid Khodja se produira le 18 du mois en cours (22h30) à la salle Atlas de Bab El Oued, cinq jours après, il donnera un concert au Palais de la culture d'Alger à l'occasion de l'animation des soirées ramadhanesques.


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