Algérie

Musée Galliera de Paris : Mme Carven, la couturière des « petites femmes »



La couture « m'a apporté le bonheur » : à quelques semaines de son 100e anniversaire, Carmen Carven, 1,55 m, qui fut pendant 50 ans la couturière favorite des femmes petites, évoque « les plus belles années » de sa vie. Cet hommage s'est tenu, à l'issue des défilés de haute couture, dans les jardins du musée Galliera, musée de la mode de la Ville de Paris. Un lieu qu'elle connaît bien : « J'y ai toujours présenté mes collections », raconte-t-elle à l'évocation de sa carrière, entamée en 1945. C'est parce que les femmes petites ne trouvaient pas de vêtements à leur goût que Carmen de Tommaso, rebaptisée Carven, a renoncé à devenir architecte-décorateur pour se lancer dans la couture. Son style frais et joyeux séduira des actrices comme Martine Carol ou Leslie Caron et des jeunes filles du monde, comme la future Mme Valéry Giscard d'Estaing dont elle a réalisé la robe de mariée. La couture « m'a apporté le bonheur, la joie de créer. Je faisais tout mon possible pour embellir les femmes », dit-elle, très élégante en tailleur vert sa couleur fétiche et collier de perles. J'ai commencé sans personne. Maintenant il faut un commanditaire, tout est trop cher, trop difficile ». Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a salué « l'une des créatrices les plus éminentes de la mode française et internationale ». Mais aussi parce que sa mère a toujours été habillée par Mme Carven, explique-t-il. Il se dit « ému de retrouver en Mme Carven quelqu'un qui, en quelque sorte, fait partie de la famille ».Mme Carven est « la première à avoir osé faire du prêt-à-porter (...) elle a été révolutionnaire », estime le président de la Fédération de la couture, Didier Grumbach. Lui-même a travaillé pour elle : « J'y ai vendu des petites robes Carven Junior et présenté la collection Carven Junior aux Etats-Unis en 1964 », raconte-t-il. Dans l'après-guerre marqué par le retour en puissance des couturiers masculins, avec notamment Christian Dior et Jacques Fath, Mme Carven « était un peu une exception », souligne Florence Müller, professeur à l'Institut français de la mode. Elle a eu « l'intuition de s'adresser aux jeunes filles » à une époque où les couturiers habillaient plutôt des femmes plus âgées. Avec sa mode « très réaliste, embellissante, très féminine, très proche des préoccupations des femmes », elle n'était pas « dans la construction d'une image de marque spectaculaire », ajoute Mme Müller. Mme Carven n'a abandonné la création qu'en 1993, dans sa 84e année, pour se consacrer à sa passion pour les meubles anciens et les objets rares. La griffe, propriété du groupe parisien SCM en partenariat avec le fonds Turenne Capital depuis juillet, a abandonné la haute couture pour se recentrer sur le prêt-à-porter La maison Carven, créée en 1945, appartenait, depuis 2005, à Arco International, société française spécialisée dans la fabrication d'articles de luxe en cuir. Le créateur artistique de la griffe pour la couture, Pascal Millet, reste dans ses fonctions et dessinera la première collection de prêt-à-porter féminin, a précisé Henri Sebaoun. Le nouveau D.A. Ludovic Alban a pour mission le relooking de la collection homme, lancée en 1994.  >   


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