Algérie

Musée des arts traditionnels



Musée des arts traditionnels
Portrait - Vive, enjouée et passionnée par les collections de textile dont elle a la charge de restauration et de préservation, Nacera Azzoug-Malek prépare un corpus des tapis algériens à partir des collections du Musée, un projet qui devrait se concrétiser en 2014.Le recueil de photos et de textes mettant en valeur l'artisanat et de surcroît le tapis algérien dans toute sa richesse, a pour ambition de devenir la carte de visite culturelle et artistique du patrimoine culturel et artisanal.Enthousiaste, elle cite le fameux tapis daté de 1924 signé de Sayed Bekhouche, célèbre tisserand de tapis de la région de Babar dans les Aurès.Responsable du département tissage et tapis, elle a en charge 600 carpettes qu'elle doit, avec ses collaboratrices, deux fois par an, examiner, observer et diagnostiquer une quelconque détérioration, inventorier et photographier les pièces de collection appelées à être restaurées.Nacera et ses collègues ont recensé douze ?uvres de tissage, dont des costumes, broderies et tapis, appelées à être rénovées : « Nous n'avons pas de restaurateur en Algérie spécialisé dans le tissage. On fait appel à des spécialistes en textiles étrangers afin de préserver notre patrimoine. Certes, on a formé des restaurateurs mais la consolidation des textiles est une activité récente demandant des études spécifiques.»Continuant sur les tâches qui lui incombent dans son département, elle dit : «Dès que les différentes opérations de maintien des tapis sont achevées on les glisse dans des housses en ?'toile de coton'' pour une bonne protection, puisqu'ils font partie des biens culturels spécifiques à nos origines.» Il faut savoir qu'elle a à son actif une recherche sur les rituels liés au tissage intitulé «Mythes et réalités sur le tissage». Un travail d'intérêt sur toutes ces croyances et coutumes quelque peu païennes, remontant à la nuit des temps. «On apprend énormément sur la symbolique de la réalisation, par les femmes, du tapis. D'abord il y a la touiza, cette entraide paysanne millénaire interpellant chacune des tisseuses du village à venir donner un coup de main.»Outre cette tradition étendue à travers l'Algérie, Nacera Azzoug-Malek a classifié nombre d'us particuliers, à l'exemple de «La Kabylie où l'on jette une poignée de sel le jour où l'on entreprend la réalisation du tapis. Ailleurs on n'enjambe pas le métier à tisser sinon on est ?'noué''. Dans d'autres lieux, on suspend un piment au-dessus du cadre en bois. Enfin, chez les Chaouias le jour où le tapis est décroché du métier on fait un festin et on prépare un repas qui réunit toutes celles qui sont venues prêter main forte à la tisserande et maîtresse de maison».Cette sociologue de formation, fan du ballon rond comme pas une, confie : «Ici je suis dans mon élément, je travaille beaucoup avec le public et anime des visites guidées à la demande.»




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)