Algérie

Mundial-86



Mundial-86
Acteur à l'époque et actuel observateur attentif des violents débats médiatiques autour de Mundial-86, l'ancien chargé de la communication du ministère de la Jeunesse et des Sports, Bachir Cherif, a choisi de prendre position. "Je viens de découvrir avec stupéfaction des écrits et des émissions concernant Kamel Bouchama, l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports dont j'étais le plus proche collaborateur, dans la mesure où je m'occupais de la communication. J'étais donc aux avant-postes et je peux témoigner, nier des faits et en confirmer d'autres. Je suis absolument abasourdi de voir des affaires revenir après 30 ans. Je me pose la question, pourquoi maintenant et pourquoi pas il y a quinze ou dix ans. Y a-t-il une volonté de nuire au ministre du MJS ou à l'homme ' Je peux témoigner avec certitude et beaucoup de force que le ministre M. Kamel Bouchama avait mis sur place une importante structure qui s'occupait du mouvement sportif national et de la jeunesse. La partie football et l'EN n'étaient qu'un segment de cette mission, et nous étions qualifiés en Coupe du monde. L'Algérie avait ce mérite, et le MJS était en charge de suivre tout ce qui se passait dans et autour de cette EN. Il y avait une direction politique à l'époque qui voulait que l'Algérie soit représentée de manière forte sur le terrain et que l'image de marque soit crédible. Dans un contexte politique difficile au Mexique, où il y avait des émeutes et presque une révolution, les Algériens venaient avec le label DZ de terre de révolution et porteuse de révolutions", soulignera, avec force et conviction l'ancien proche collaborateur du MJS.Et de renchérir : "Kamel Bouchama ne s'est jamais immiscé dans la composition de l'EN. Le seul décideur était Rabah Saâdane. Le MJS suivait, à l'aide des missionnaires envoyés sur place, l'évolution des choses, parmi lesquels des journalistes qui peuvent témoigner.Que M. Rabah Saâdane puisse s'exprimer, c'est en soi une bonne chose, mais par contre ce que je ne peux laisser passer c'est qu'il était seul décideur de la composition de l'équipe et du choix des joueurs. A cette époque, l'EN avait commencé à échapper au contrôle du sélectionneur pour des questions de jalousie, de vedettariat.L'équipe s'est déstructurée, voilà ce qui s'est réellement passé au Mexique, c'était un problème d'ordre professionnel entre le sélectionneur et ses joueurs. Il y avait des bagarres, des dérives, des scandales sur place.L'ambassadeur de l'époque, M. Yazid Zerhouni, peut en témoigner. La mission était alors d'essayer d'atténuer ce qui s'était passé au Mexique, et lors du retour au pays chacun devait être jugé selon ses résultats : l'entraîneur en tant que technicien, les responsables en tant que représentants du ministre et ainsi de suite. L'EN était gérée par une direction politique, et tous les joueurs étaient largement récompensés par l'Etat qui leur a énormément donné, entre primes et logements conséquents par rapport au niveau de vie de l'époque. Il y a des joueurs qui ont été satisfaits comme Halim Benmabrouk, Medjadji-Liégeon qui était aux portes de l'Equipe de France mais qui a choisi l'Algérie, ou encore Mustapha Dahleb.Pour sa part , Boudaâ Baghdad, l'ancien secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, estime qu'"ayant été un témoin privilégié des problèmes qui ont secoué notre équipe nationale de football au lendemain de la Coupe du Monde qui s'est déroulée au Mexique en 1986, je me devais d'apporter mon témoignage dans le débat qui tourne ces derniers jours autour de l'événement. Je fus installé dans les fonctions de secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, courant septembre 1986, par M. le ministre Kamel Bouchama qui, dès la première séance de travail, me fit part des problèmes relatifs à l'effectif de l'équipe nationale de football et du malaise qu'avait l'entraîneur national, M. Rogov, de disposer d'éléments à la hauteur, en l'absence des joueurs suspendus sur instructions des autorités supérieures du pays. Il me demanda de déployer, de mon côté, tous les efforts nécessaires pour aider au retour desdits éléments au sein de l'équipe, étant entendu que lui-même ne ménageait aucun moyen, et à tous les niveaux, pour trouver la solution adéquate. C'est ainsi que, parallèlement aux démarches de M. Bouchama auprès de ses collègues membres du gouvernement et de certaines autorités politiques, notamment le défunt Messaâdia, je me suis mis en rapport avec les services de la présidence de la République et plus particulièrement le directeur de cabinet Larbi Belkheir. Ce dernier, réticent, au départ, en raison du préjudice qu'a causé le comportement irresponsable de certains joueurs à la notoriété de notre pays, a fini, à force d'insistance et d'explications, par convaincre le Président qui, peu de temps après, devait donner le feu vert à leur réintégration. C'est ainsi que l'entraîneur national, M. Rogov, fut convoqué par le ministre qui lui signifia la décision. A cet égard, je me dois de signaler que dès mon installation, M. Bouchama m'a donné comme instruction de suivre particulièrement les problèmes de l'équipe nationale et de veiller personnellement à leur règlement."NomAdresse email




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