Deux semaines pour sortir de la crise
Les pourparlers entre le pouvoir de Harare et l’opposition devaient commencer près de la capitale Pretoria sous la supervision du président Thabo Mbeki.
Des pourparlers entre pouvoir et opposition sur l’avenir politique du Zimbabwe doivent démarrer mardi en un lieu secret près de la capitale sud-africaine Pretoria, ont indiqué des sources officielles et des participants aux négociations. «Ils vont commencer plus tard cet après-midi (hier), en un lieu non précisé», a déclaré Mukoni Ratshitanga, le porte-parole du président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur mandaté par l’Afrique australe pour aider à une solution politique négociée au Zimbabwe.Des négociateurs du régime de Harare et de l’opposition ont commencé à arriver en ordre dispersé en Afrique du Sud, en vue d’une première session de pourparlers, sous la présidence sud-africaine.Le ministre de la Justice zimbabwéen et principal négociateur du parti au pouvoir à Harare, Patrick Chinamasa, devait ainsi arriver en Afrique du Sud dans le courant de la journée d’hier, de même que le principal négociateur et numéro deux de l’opposition, Tendai Biti, selon des sources dans ces camps.Cette session devrait se tenir à Pretoria, mais à l’abri des regards, selon plusieurs sources proches du processus. Les discussions «vont avoir lieu à Pretoria, mais loin du centre-ville et des médias», a déclaré le porte-parole d’une faction de l’opposition zimbabwéenne. «Ce seront deux semaines de discussions intenses». Dans une lettre ouverte à ses partisans, le chef de l’opposition zimbabwéenne Morgan Tsvangirai a souligné, hier, que les négociations qui doivent démarrer avec le régime du président Robert Mugabe n’allaient pas automatiquement se conclure par un succès.La signature, lundi, d’un accord sur le cadre des discussions «représente la chance la plus concrète des dix dernières années d’améliorer la vie de nos concitoyens», écrit le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). «Mais nos signatures seules ne suffisent pas à garantir que nous pourrons tirer tout le profit de cette opportunité», note Morgan Tsvangirai. «Ces négociations ne peuvent réussir que si l’Etat de droit est restauré, si les gens peuvent conduire leurs affaires en sécurité, si les médias publics se gardent de tenir des discours haineux pour polariser la communauté, si la persécution des parlementaires du MDC, de ses membres et de ses partisans cesse», détaille-t-il. Lundi à Harare, le président zimbabwéen, Robert Mugabe, le chef du parti d’opposition du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Morgan Tsvangirai, et celui d’une faction minoritaire de l’opposition, ont signé un accord qui les engage à négocier un nouvel ordre politique dans leur pays, paralysé depuis un simulacre d’élection présidentielle fin juin. Le document prévoit que les pourparlers soient achevés sous deux semaines. Ils devraient être menés par une équipe de proches du président Thabo Mbeki, dont le ministre du Gouvernement local Sydney Mufamadi, un vétéran des négociations politiques en République démocratique du Congo (RDC) en 2002 et des précédents efforts de dialogue entre Zimbabwéens. Le Zimbabwe, qui s’enfonce depuis huit ans dans la crise économique, est aussi dans l’impasse politique depuis la réélection le 27 juin de Robert Mugabe. Le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 28 ans, était seul en lice au second tour de la présidentielle après le retrait de M.Tsvangirai, arrivé en tête au premier tour mais qui avait renoncé face aux violences contre ses partisans. L’opposition n’a pas reconnu sa réélection.
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Posté Le : 23/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : R.I
Source : www.lexpressiondz.com