MSP et El-Moustakbal arrachent 7 sièges

Déjà estomaqués par la très faible participation au scrutin (22%) au niveau de leur circonscription électorale, les candidats portés sur les listes partisanes et indépendantes dans la wilaya d'Annaba ont reçu le coup de grâce, hier matin, en apprenant les résultats définitifs de ces élections législatives, qui ont finalement consacré deux partis seulement, à savoir HMS et El-Moustakbal, avec respectivement 4 et 3 sièges chacun. Ainsi, Abdelouahab Daïra, Noureddine Khattab, Mohamed El-Haddi Tébessi et Oualid Seklouli représenteront le parti islamiste à l'Hémicycle avec les militants du Front El-Moustakbal : Réda Amrane, Chaâbane Merah et Sabrina Ahmed Malek. Frustration et désillusion, donc, pour la majeure partie des candidats qui se disputaient ces 7 sièges et qui se sont démenés des semaines durant, même plus longtemps pour certains, pour gagner des voix dans les régions les plus reculées de la wilaya, dans un contexte de contestation sociale exacerbé par une grande méfiance à l'égard du politique. Si les candidats défaits, encore sous le choc de ces "résultats catastrophiques", selon leurs propres dires, n'ont pas estimé opportun de s'exprimer à chaud sur l'émergence de ces deux formations politiques à Annaba et au niveau national, des observateurs ont fait part de leurs analyses personnelles.Cet enseignant de l'université Badji-Mokhtar, par exemple, y voit l'amorce d'une recomposition du paysage politique, au sein duquel, le parti islamiste modéré serait présent, mais toutefois pas majoritaire, aux côtés du Front El-Moustakbal, du FLN et, à un degré moindre, du RND, pour porter le programme présidentiel.
"L'irruption d'un Parlement composé essentiellement de jeunes indépendants qualifiés et compétents, en Algérie, cette année, n'aura été qu'un rêve qui s'est vite dissipé, en fin de compte", déplore notre interlocuteur. La même déception est ressentie par B. Saddek, un cadre retraité des impôts, qui affirmera d'un geste las que l'ère des "jeunes loups" qui siègeraient à l'APN n'est pas encore venue. "Il y a encore beaucoup d'obstacles, beaucoup d'arrière-pensées et surtout beaucoup d'intérêts à préserver chez les caciques du pouvoir pour qu'ils se décident enfin de rendre leur tablier. Ils sont encore dans les rouages du système et feront tout pour retarder cette échéance. Il faut juste que les jeunes générations mettent à profit cet intervalle pour se former et s'aguerrir à la chose politique, le passage du témoin se fera forcément", assure ce sexagénaire.
Pour revenir au déroulement de ces élections, il y a lieu d'indiquer que le scrutin s'est joué à quelques dizaines de voix près entre les 312 candidats, qui se sont présentés dans la circonscription d'Annaba. Les résultats affichés par la délégation de l'Anie locale, hier matin, montrent, en effet, que les élus les plus performants, en l'occurrence les deux partis cités plus haut, n'ont pu recueillir que 4 000 suffrages tout au plus, talonnés de près par leurs concurrents à cette joute.
A. Allia