Algérie

MSP : Des cadres influents et des députés démissionnent


Des craquelures apparaissent dans la maison MSP. La crise apparue à la veille du 4e congrès tenu en avril 2008 prend une tournure dangereuse pour l'avenir de cette formation d'obédience islamiste ! La fissure dans les rangs s'est aggravée et la guerre de leadership entre l'actuel président, Bouguerra Soltani, et son principal rival et opposant, Abdelmadjid Menasra, se termine par une scission en bonne et due forme.Cette scission commence par la démission de M. Menasra qui crée sa propre formation politique appelée « Le Mouvement de prédication et de changement (MPC) », et se poursuit avec la démission d'une vingtaine de députés à l'Assemblée populaire nationale (APN). Abdelaziz Mansour, député de Boumerdès démissionnaire, affirme qu'ils sont 28 à quitter le groupe parlementaire du MSP pour créer leur propre groupe appelé « Le groupe du Changement ». Dans leur lettre de démission, ces députés affirment avoir 'uvré vainement à préserver l'unité du parti. « La démission était dans l'air depuis près de dix mois. Après la crise du 4e congrès, nous avons approché le président du parti pour le convaincre d'aller vers le rassemblement de tous les cadres militants. Mais il a refusé de nous écouter et s'est lancé dans une purge sans précédent, écartant tous ceux qui n'étaient pas avec lui lors du congrès. Nous lui avons accordé un délai de grâce de plusieurs mois, espérant qu'il allait finir par comprendre que sa politique d'exclusion n'est nullement dans l'intérêt du parti », nous explique M. Mansour, rappelant avoir adressé trois lettres à M. Soltani attirant son attention sur le risque de scission auquel est exposé le parti. « Nous lui avons fait savoir tout le mécontentement des cadres militants quant à sa politique d'exclusion. Mais voilà qu'il nous tourne le dos tout en nous disant que celui qui est mécontent n'a qu'à partir. Nous avons ainsi décidé de démissionner et de créer notre propre espace », souligne M. Mansour qui affirme que la base militante du parti est complètement divisée et qu'une bonne partie des cadres a rejoint leur mouvement. Depuis la mort de son père spirituel, Mahfoudh Nahnah en 2003, le parti a connu plusieurs crises internes. Mais jamais le vent de la discorde n'a soufflé aussi fort pour emporter avec lui l'unité de cette formation réputée pourtant pour sa discipline dite « militaire ». Cette crise, qui éclate au grand jour, a commencé après la nomination du président du parti comme ministre et s'est encore aggravée avec la débâcle enregistrée par le parti lors des élections législatives de mai 2007. Le MSP n'a eu, en effet, que 52 sièges à l'APN, se retrouvant en troisième position, devancé de loin par le RND et le FLN.Saisissant l'occasion, les adversaires montent au créneau pour dénoncer des « erreurs » de gestion et d'orientation faite par le président du parti. A leur tête M. Menasra, qui a demandé à Soltani de choisir entre la présidence du parti et le poste de ministre. Mais Soltani refuse de céder aux pressions. Il reste au gouvernement et se fait réélire président du parti au 4e congrès. A partir de là, M. Menasra, écarté de la direction, affiche frontalement son désaccord avec le président. Il s'oppose à la révision de la Constitution et au soutien de la candidature de Bouteflika à un 3e mandat. Encore une fois, il perd la bataille. M. Soltani affirme le soutien de son parti à la révision constitutionnelle et déclare son soutien à la candidature du président Bouteflika pour un nouveau mandat. La présidentielle est passée avec la large victoire de M. Bouteflika et le MSP s'enfonce dans la crise interne qui se transforme en une véritable « fitna » qui risque de le fragiliser davantage. M. Soltani pourrait-il arrêter la saignée '
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