Ces déportations massives représentent une grave atteinte aux droits de l'homme, signale cette ONG, qui se dit indignée par «ces rafles forcées». «Abandonnés à leur sort» la nuit, sans eau ni nourriture, dans un endroit isolé à la frontière entre le Maroc et l'Algérie, ces migrants arrivent à peine à survivre dans des conditions de misère innommables, souligne MSF, qui s'offusque de ce traitement inhumain infligé par les autorités marocaines.De plus, MSF a affirmé que 600 à 700 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été arrêtées lors d'opérations policières dans plusieurs villes marocaines entre le 19 août et le 10 septembre. «Vivant à Al Hoceima, Casablanca, Fès, Nador, Oujda, Rabat et Tanger, ces personnes ont ensuite été déportées à la frontière avec l'Algérie. Abandonnées dans ce no man's land, certains immigrants ont réussi à retourner à Oujda à pied, complètement démunis», précise également MSF, qui dénonce au passage les raids des policiers qui ont détruit, sans aucune pitié, les abris de fortune des immigrants clandestins avec des bulldozers. Â
Pour rappel, MSF a épinglé le Maroc en mars dernier au sujet de la violence sexuelle dont sont victimes les femmes émigrantes bloquées au Maroc. En effet, nombre d'entre elles fuient leur pays à cause des situations de violence généralisée, de mariage forcé ou de violence domestique. Mais durant le trajet et ensuite au Maroc, elles souffrent de nouvelles attaques, d'abus sexuels et sont exploitées par les réseaux de prostitution. «Peu d'entre elles osent parler des agressions qu'elles ont subies, mais derrière l'information recueillie par MSF se cache un phénomène aux dimensions préoccupantes, qui nécessite une réponse de la part du Maroc et des pays de l'Union européenne», avait lancé à l'époque MSF, pour laquelle «le gouvernement du Maroc doit absolument améliorer la prise en charge des migrantes subsahariennes victimes de violences sexuelles sur son territoire».
Enfin, MSF invite rigoureusement le Maroc à «respecter la dignité et l'intégrité des migrants et éviter de les exposer à une situation d'une plus grande vulnérabilité et d'insécurité». Et en attendant une oreille attentive que Rabat ne semble pas décidée à prêter à ces appels incessants, la frontière algérienne continue d'accueillir ces parias à la dignité bafouée et à l'âme meurtrie.
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Posté Le : 04/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abderrahmane Semmar
Source : www.elwatan.com