Mozambique - Les naufragés de la décharge

José Ferreira est un photographe de mode portugais. Mais pour sa série intitulée «Trash Land» il a délaissé un temps ses mannequins pour partir à la rencontre des habitants de la décharge d'Huléne, au Mozambique, pays côtier du sud-est de l’Afrique et ancienne colonie portugaise.

Son immersion dans cet océan de déchets, situé près de l’aéroport de la capitale Maputo, a, dit-il «radicalement changé la perception de ce qui (l’) entoure».

«Le mouvement incessant des camions et des gens constitue une mosaïque de couleurs et de sensations qui nous porte au seuil du monde de la pauvreté et de l’indifférence. Il y a beaucoup de gens, mais peu de différence», écrit-il.

Les Mozambicains les plus défavorisés (75% des 21 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté) viennent chercher dans cette décharge géante des déchets à recycler, des métaux à vendre et parfois même de la nourriture.

Un environnement dangereux pour la santé, où les habitants de ce bidonville sont exposés à toutes sortes de substances toxiques, particulièrement lorsque les déchets sont brûlés, et où le taux de plomb présent dans l'organisme de certains enfants est alarmant.

Pour le photographe, cette décharge est un «héritage du passé», une honte dans un pays qui se développe actuellement grâce aux investissements étrangers.


* Photo de José Ferreira, tous droits réservés