Algérie

Moyenne d'admission au bac: Les syndicats désapprouvent


La décision du ministère de l'éducation nationale de réduire la moyenne d'admission pour le bac 2022 à 9,5 pour la deuxième année consécutive n'a pas été du goût des syndicalistes et des pédagogues. Certains syndicats du secteur que nous avons contactés se sont indignés contre cette mesure en la qualifiant «d'anti-pédagogique et contre-productive».Abdelouahab Lamri Zegar, porte-parole de l'Unpef, a affirmé dans ce sens que son syndicat est contre cette décision, en précisant que l'Unpef, au même titre que d'autres formations syndicales, sont pour un enseignement de qualité et pour un baccalauréat de niveau avec plus de crédibilité.
Zoubir Rouina, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), a affirmé que cette décision est «anti-pédagogique ». Et d'affirmer que le ministère de l'Education aurait dû en principe opter pour les délibérations et au rachat, en prenant en compte les efforts des élèves fournis au cours de l'année. C'est-à-dire donner la chance à ceux qui ont obtenu de bonnes notes au cours de l'année scolaire, en délibérant au cas par cas. Pour M. Rouina, «le bac, ce n'est pas uniquement une joie mais plutôt une récompense aux plus méritants, une évaluation pédagogique d'un parcours éducatif notamment dans le secondaire qui permettra à l'élève d'accéder à l'université avec confiance et avec certains bagages». Notre interlocuteur a affirmé que «beaucoup de concessions pédagogiques ont été faites jusque-là, d'où la nécessité aujourd'hui de revoir tout, les méthodes d'évaluation avec le retour de la fiche de synthèse, les méthodes d'enseignement et la révision de certains programmes». Il souligne que le système d'évaluation actuelle basé essentiellement sur des chiffres administratifs ne permet pas de faire des lectures, ou analyses pédagogiques et scientifiques pour remédier aux lacunes. «On a parfois des élèves qui obtiennent 8 et 9 de moyenne au cours de l'année et ils obtiennent 15 à 16 de moyenne au baccalauréat. La majorité des élèves quittent les établissements durant le deuxième trimestre de l'année scolaire, pour suivre les cours particuliers, d'où la difficulté de faire des analyses», explique le même syndicaliste.
Djahid Hirech, chargé de la communication au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) abonde dans le même sens en affirmant que la décision de revoir à la baisse la moyenne d'admission à 9, 5 «est purement administrative». En précisant que cette baisse n'a aucun fondement pédagogique. Et de préciser : «nous assistons depuis plusieurs années, bien avant la crise sanitaire, à une baisse de niveau chez nos bacheliers d'où la nécessité de revoir tout à travers la tenue d'une réunion consultative avec l'ensemble des intervenants». Et de plaider ainsi pour une nouvelle méthode d'enseignement et un nouveau système d'évaluation, plus efficace.
En ce qui concerne la baisse du taux de réussite par rapport à la session précédente (58,75% en 2022 contre 61,17% en 2021), le porte-parole de l'Unpef, Abdelwahab Lamri Zegar, a estimé qu'en dépit de cette baisse «le résultat est globalement acceptable, surtout si l'on considère que cette promotion est le produit des trois années au cours desquelles la pandémie de la Covid-19 était largement répandue». Même son de cloche chez Djahid Hirech qui a affirmé que les résultats ont été globalement acceptables. Enfin, les syndicats ont tenu à féliciter les lauréats du baccalauréat en souhaitant aux recalés une bonne chance lors de la prochaine session.