Moyen-Orient : Le Japon envoie un navire et des avions de patrouille

Le Japon va envoyer un navire militaire et deux avions de patrouille au Moyen-Orient pour aider à protéger les voies maritimes. Il ne rejoindra pas pour autant une coalition dirigée par les États-Unis dans la région. C'est la première fois que le Japon effectue une telle mission depuis l'adoption en 2016 de lois de défense qui étendent les prérogatives de son armée à l'étranger en violation, selon l'opposition, de la Constitution pacifiste japonaise. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe tient la promesse qu'il a faite au président iranien Hassan Rouhani lors de sa récente visite à Tokyo : le destroyer de renseignement et les deux avions de patrouille maritime qu'il envoie au Moyen-Orient ne seront pas déployés dans le Golfe persique et le détroit d'Ormuz où opère une coalition internationale dirigée par les États-Unis. Ils seront présents en haut mer, dans le golfe d'Oman, le nord de la mer d'Oman et le golfe d'Aden.
Allié avec les États-Unis, mais pas aligné dans la région
Au Moyen-Orient, le Japon essaie de montrer qu'il n'est pas aligné sur les États-Unis, son allié et protecteur. Même si sa marge de man?uvre est étroite, il fait la preuve de sa volonté d'être aussi neutre que possible. Au moment où il cherche à servir d'intermédiaire entre l'Iran et les États-Unis afin de réduire les risques d'un conflit militaire depuis le rétablissement de dures sanctions américaines contre l'Iran. Le Japon a ses propres intérêts. Avant le retour des sanctions américaines, il importait 5% de son pétrole d'Iran. 90% de ses importations de brut proviennent de la région. Les tensions au Moyen-Orient se sont aggravées depuis le début de cette année. L'Iran a été accusé d'avoir miné plusieurs pétroliers au large de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, puis d'avoir attaqué ou saisi d'autres bâtiments maritimes près du détroit crucial d'Ormuz.