Les mouvements associatifs, pré-nationaux d'abord, sont encore communautaires religieux et sous emprise de la parenté et du patrimonialisme; les deuxièmes endogènes mais qui se retrouvent ailleurs à degrés divers, sont la confrérie et la corporation. La formation nationale ensuite est aussi une transition communautaire et identitaire, de la communauté ethnique à la collectivité politique. Sous la colonisation, dans une cohabitation longtemps mixte dans les syndicats, les formes organisationnelles du mouvement ouvrier ont été investies et adoptées, jusqu'à constituer le modèle nationaliste et étatique sur le trinôme parti - syndicat - organisations de masse typées, jeunes, scouts, étudiants, femmes... Troisième temps l'Etat indépendant développera cette structure d'encadrement; l'objectif dé l'Etat est somme toute d'interdire que le mouvement associatif se reconstitue en contre-société et reprenne une fonction de contestation de l'ordre étatique.
C'est dans le balancement inégalitaire entre société publique qui émarge sur l'Etat, et société assistée qui grossit la demande sociale et le désespoir, que l'action associative a fort à faire pour se frayer un passage. Aujourd'hui, le travail dans la société nationale apparaît écartelé entre l'émancipation sociale, associative donc, poussant en avant des mouvements de droits (droits des femmes. droits culturels, droits de l'homme), et les réactions communautaires des populismes conjointement religieux et nationalistes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 05/02/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Gallissot René
Source : Insaniyat Volume 3, Numéro 2, Pages 5-19 1999-08-31