Algérie

Mouvement mutualiste : «Les assurances, un concurrent déloyal»



Mouvement mutualiste : «Les assurances, un concurrent déloyal»
L'activité mutualiste est méconnue chez les Algériens. C'est ce qu'a indiqué, hier, Abdelhakim Berrouk, chercheur au Cread et président du conseil d'administration de la Caisse mutualiste d'Algérie (CMA), lors de l'ouverture du symposium national portant sur le mouvement mutualiste en Algérie. Malgré ses 40 ans d'existence, le nombre de travailleurs adhérents au mouvement mutualiste en Algérie ne dépasse pas  8,27 % de la population active. Selon les propos de M. Berrouk, l'activité mutualiste «est très loin des objectifs escomptés». Et pour revenir aux causes de cette méconnaissance, l'intervenant a déclaré que «Â ce faible taux d'adhésion démontre de manière claire l'absence de la culture mutualiste et de la conscience sociale». L'intervenant a également évoqué le mode de gestion de certaines mutuelles qui ont fait perdre la confiance des mutualistes. «Certaines caisses commencent à  se cristalliser autour d'un produit. C'est le cas de la mutuelle de l'agroalimentaire, absorbée il y a une année, suite à  des problèmes de gestion», a-t-il souligné. M. Berrouk dénonce «la concurrence déloyale» des compagnies d'assurances. «On est une mutualité à  caractère non lucratif. Par contre, les compagnies d'assurances signent des conventions avec les chefs d'entreprise sans le consentement de leur personnel. Dans le même sillage, M. Berrouk a fait savoir que certaines compagnies d'assurance présentent de très bonnes propositions, mais «Â en réalité ce n'est qu'un appât ». «Â Lorsque l'adhérent part en retraite (une période où il risque d'être malade, ou  nécessite des soins intensifs, ou mourir), il n'est plus accepté à  la compagnie d'assurance », a-t-il souligné. Afin de booster cette activité, le président du conseil d'administration de la CMA reconnaît qu'il y a un manque d'informations à  rattraper en urgence et les partenaires sociaux doivent absolument jouer leur véritable rôle. Autrement dit, tant que le mouvement syndical n'a pas d'emprise dans le secteur privé, il ne pourrait y avoir de place pour les mutuelles. Sur un autre chapitre, M. Berrouk interpelle le ministère de tutelle afin de réviser la loi 90-33 pour permettre la naissance du service de la retraite complémentaire.«Avec la cotisation de 1,5 % du salaire de poste, cette loi ne permet pas de faire face aux besoins des mutualistes avec des salaires dérisoires », a-t-il affirmé. Dans ce contexte, M. Berrouk a évoqué le sujet de la bonification des retraites qui sera concrétisé d'ici la fin de l'année. Cette bonification se base sur une deuxième cotisation à  la sécurité sociale, le nombre d'années de cotisation, le nombre de mutualistes «Â retraitables » et le montant alloué à  ses adhérents. Tout un dispositif à  prendre en considération.De son côté, le représentant du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, Ahmed Halfaoui, a affirmé que seulement 1,1 million de travailleurs salariés (un quart de la population active) sont affiliés aux 33 mutuelles exerçant en Algérie.«Les résultats sont en-deçà des attentes ». En comparant ce chiffre à  celui de la France, où activent 6500 sociétés mutualistes, M. Halfaoui reconnaît que l'Algérie enregistre un grand retard dans ce domaine complémentaire aux mécanismes de la Sécurité sociale. M. Halfaoui affirme également que seul le gros des travailleurs de certains secteurs, à  l'image de l'éducation nationale, du pétrole, de la santé, des douanes et de la Protection civile, sont affiliés aux sociétés mutualistes en Algérie. Le représentant du département de M. Louh a conclu son allocution par une touche futuriste et dira que « le mouvement mutualiste doit se préparer aux mutations socioéconomiques et surtout aux réformes engagées dans le système de la sécurité sociale».


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