Le secrétaire général du Mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, a réagi, hier, à l'initiative des personnalités, dites nationales, qui ont émis le souhait de rencontrer le président de la République. Il n'a pas manqué, à cet effet, de rappeler à certains signataires de l'appel (initialement 19 personnalités), d'avoir à un moment donné participé à la continuité de la crise multidimensionnelle (politique, économique et sociale) que vit le pays.Younès Djama - Alger (Le Soir) - «Sur le principe, au niveau du parti, nous ne dénions à quiconque le droit de dire son avis, observe le président d'Ennahda, cependant nous tenons à rappeler que parmi les signataires de l'appel pour une audience avec le président de la République, certains ont, à un moment donné, participé dans la continuité de la crise. On y trouve notamment ceux qui ont applaudi la révision de la Constitution en 2008 consacrant la non-limitation des mandats, outre qu'ils ont aussi légitimé les résultats des élections plus d'une fois malgré leurs irrégularités.Toutes ces données ne doivent pas être ignorées quand il s'agit d'analyser l'initiative», a ainsi commenté le SG d'Ennahda qui s'exprimait à l'occasion d'un atelier sur la formation politique organisé au siège du parti.Selon Douibi, dont le parti est partie prenante de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), «s'il y avait une réelle volonté d'aller vers le citoyen pour en faire la vraie base du pouvoir et ce à travers les urnes, nous nous en féliciterions».Le SG d'Ennahda a rappelé, dans ce cadre, l'attachement de son parti à l'initiative de la CNLTD «parce qu'elle a été plus courageuse dans l'analyse de la situation politique du pays et a été plus objective dans la proposition des solutions pour la sortie de la crise politique que vit le pays». Avant d'inviter le pouvoir «àfaire les lectures politiques qu'il faut» et «àréagir positivement avec les forces de l'opposition» qui, selon Douibi, sont des forces d'opposition «nationales et matures».S'agissant de la révision constitutionnelle annoncée, Mohamed Douibi a critiqué la démarche du pouvoir qui a consisté à commencer par les autres textes de loi avant la Loi suprême. «Ce texte revêt une importance capitale et à Ennahda, nous avons demandé, et depuis longtemps, dans le cadre de ce qu'on appelle les réformes de 2011, pour que la Constitution vienne en premier lieu des préoccupations avant tous les autres textes de loi. Malheureusement, le pouvoir a préféré la logique inverse», a déclaré Douibi.Dans le cadre de la CNLTD, il a rappelé que les initiateurs ont mis l'accent dans le document de Mazafran du 10 juin 2014, sur la revendication «pour une Constitution consensuelle qui implique le citoyen». Ceci est la revendication de la CNLTD sur la forme.Dans le fond, selon le responsable politique, l'opposition appelle à faire participer toutes les forces et «que la révision envisagée soit le fruit d'un débat ouvert à la l'ensemble de la société», ce que, regrette Douibi, «le pouvoir n'a pas fait en s'entêtant dans sa méthode de fermeture, loin de la société». D'où le refus de l'opposition de participer aux consultations sur la prochaine Constitution, ajoute Douibi qui réitère l'attachement de la CNLTD à une Constitution consensuelle.
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Posté Le : 21/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Y D
Source : www.lesoirdalgerie.com