Algérie

Mouvement des troupes de Haftar dans l'Ouest libyen



Le cessez-le-feu conclu par les Libyens demeure assez fragile, du fait des ingérences étrangères qui peuvent embraser encore la situation, au moment où l'ONU a réussi à relancer le processus politique dans ce pays.La deuxième phase du dialogue interlibyen inclusif de Tunis a commencé hier par visioconférence, une semaine après la première rencontre directe dans la capitale tunisienne du 9 au 14 novembre, a indiqué un communiqué de la Mission d'appui de l'ONU pour la Libye (Manul).
Les 75 délégués libyens avaient eu droit à un délai d'une semaine pour des concertations plus profondes sur les noms des candidats qui devraient être choisis pour faire partie du gouvernement unifié et du conseil présidentiel, dans l'esprit de l'accord de Skhirat du 17 décembre 2015 parrainé par l'ONU.
La rencontre d'hier intervient sur fond de crainte d'une rupture du cessez-le-feu conclu entre les parties libyennes à Genève et de menaces de quatre pays européens contre tous ceux qui seraient tentés d'entraver l'actuel processus politique.
Dimanche soir, les responsables des forces armées du Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli ont affirmé que les troupes de Khalifa Haftar avançaient vers l'ouest pour renforcer leurs positions à Syrte d'où ils refusent de se retirer jusqu'à maintenant, malgré l'accord de cessez-le-feu conclu dans le cadre de la commission militaire mixte (5+5), formée de représentants de l'Est et de l'Ouest libyens en conflit.
Dans le rapport qu'elle présenté devant le Conseil de sécurité de l'ONU, l'émissaire onusienne par intérim en Libye, Stephanie Williams, a affirmé que les troupes de Haftar et les mercenaires étrangers, ainsi que les milices locales qui l'appuient occupaient toujours leurs positions à Syrte et dans la ville d'Al-Jofra.
Pis, Haftar a déployé de nouveaux systèmes de défense antimissile dans la ville stratégique d'Al-Jofra, que les Emirats arabes unis lui ont fourni, selon le même rapport de la Manul.
Face au risque d'un retour à la case départ et devant la fragilité du cessez-le-feu, quatre pays européens ont réaverti encore hier les parties libyennes et menacé de sanctions les responsables qui seraient tentés de violer cette trêve.
"Nous sommes prêts à prendre des mesures contre ceux qui entravent le Forum libyen de dialogue politique et les autres voies du processus de Berlin, ainsi que ceux qui continuent à piller les fonds étatiques ou commettent des atteintes aux droits de l'homme dans le pays", ont averti hier la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne dans un communiqué commun.
"Nous appelons toutes les parties internationales et libyennes à s'abstenir de toute initiative parallèle et non coordonnée, qui risque de miner les efforts menés par les Nations unies", ont ajouté les quatre pays européens dans ce communiqué rendu public par la présidence française.
"La communauté internationale a des outils à sa disposition face à ceux qui font obstruction, y compris le recours aux sanctions", avait-elle alors souligné. Les délégués doivent désigner un chef de gouvernement et les trois membres d'un conseil présidentiel constituant l'exécutif censé prendre le relais des institutions rivales actuelles.
"Un tel résultat enverra un signal fort d'unité et d'appropriation par les Libyens du futur politique de leur pays", soulignent Paris, Londres, Rome et Berlin en dénonçant tout "statu quo" et toute "interférence étrangère".

Lyès MENACER


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