Algérie

Mouvement de protestation à Sider



La tentative de dialogue social entreprise ce dernier lundi par les représentants des travailleurs, les travailleurs contractuels et la Direction générale du Complexe Sidérurgique El Hadjar (CSEH) auxquels sont venus s'ajouter les syndicalistes de l'Union territoriale UGTA de la wilaya de Annaba appelés à la rescousse pourrait dégénérer d'un moment à l'autre.Cette installation stratégique a été mise partiellement à l'arrêt par quelques 1.000 travailleurs contractuels, ce que laisse apparaître les déclarations des uns et des autres syndicalistes et agents contractuels. Banderoles au vent, ils s'étaient tous rendus au siège de la direction générale pour tenter de négocier avec le Directeur général Kheir-Eddine Maatalah. Alors que tout un chacun attendait un dénouement même partiel, c'est-à-dire la confirmation à leur poste de travail de quelques contractuels à leur 3ème année de travail, la situation s'est envenimée. D'autant plus que ne mesurant pas ses propos pour répondre aux contractuels et à leurs représentants du syndicat qui soutenait leurs revendications, Maatalah avait répondu par un fracassant: «C'est un non-événement». Ce qui a failli faire capoter les négociations.
Hier encore, les syndicalistes se pressaient devant le siège de la direction générale en vue de reprendre ces négociations pour tenter d'aboutir au dégel du climat de tension et à la reprise du travail dans les ateliers. Malheureusement, les deux parties n'ont toujours pas pu s'entendre. La chose paradoxale est que la direction générale qui appelait à cor et à cri les acteurs sociaux et les travailleurs au dialogue, a révélé sa duplicité vis-à-vis de ses interlocuteurs. Cette rencontre aurait d'ailleurs dû se tenir hier, mais au dernier moment la DG a fait faux bond. Ce qui a fait dire aux syndicalistes présents, que le propriétaire du CSEH, à savoir les patrons du holding Imital Bouslama et du groupe Sider Aouchiche attendent le retour du ministre de l'Industrie et des Mines de Sharm El Sheikh (Egypte) où il était en réunion pour décider de la conduite à tenir. Hier lundi, les syndicalistes du complexe et leurs homologues de l'UTW Annaba, étaient revenus l'espace de quelques minutes.
Ils étaient montés au créneau pour, encore une fois, inviter à grands renforts médiatiques les responsables de l'entreprise à entamer les négociations. Encore une fois, Maatalah a démontré qu'il n'est pas disposé à discuter avec les travailleurs contractuels et leur syndicat. Il a opposé un refus catégorique de confirmer les CDD. Ce que le secrétaire général du syndicat du complexe El Hadjar Djemaï Ryad et celui de l'Union de Wilaya ont estimé être une condition sine qua non pour une reprise du dialogue. D'ailleurs, Djemaï Ryad a été obligé de quitter la salle en signe de mécontentement face à la position de la direction générale. C'est à partir de cette intransigeance de l'employeur qui, malgré la disponibilité des postes de travail déjà occupés par les contractants, que les négociations ont échoué. C'est que malgré la demande des syndicalistes l'invitant à reconsidérer sa position, l'employeur a fait la sourde oreille.
Au vu des informations qui nous parvenaient hier, il n'entend pas changer de position même si toutes les unités de production devaient être mises à l'arrêt total. Cette rigidité a été interprétée par les syndicalistes comme étant une provocation adressée aux contractuels qui n'exigent que leurs droits pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. La même interprétation a été enregistrée du côté des syndicalistes qui, au moyen d'un communiqué, ont pour la première fois depuis leur élection en octobre 2018 relevé une multitude d'anomalies. Dans ce communiqué, les syndicalistes pointent directement du doigt leur actuel directeur général qu'ils qualifient d'incompétent. Ils soulignent que la DG est plutôt dans une dynamique de pourrissement de la situation.
«Il est forcément inadmissible de comprendre une direction qui s'octroie de nombreux avantages mirobolants, mais qui s'obstine à jeter des miettes aux travailleurs» précise dans sa déclaration le secrétaire général du syndicat du CSEH. Hier, il était clair que la direction générale n'était pas disposée à apporter des solutions aux problèmes des travailleurs contractuels. Tout porte à croire que sa stratégie consiste à priver ces derniers de moyens, les affaiblir pour mieux les dominer sous prétexte que l'entreprise ne dispose pas de ressources suffisantes pour satisfaire leur seule et unique revendication : la confirmation à leur poste de travail.
Le même SG du syndicat a estimé que la DG de Maatalah est dans la tromperie en faisant croire que ce sont les travailleurs qui sabotent ses ambitions pour le développement de l'entreprise et du pays. C'est plutôt l'insouciance de ce DG doublée d'une gestion opaque de l'entreprise qui sont à la base du mal-être généralisé au sein des travailleurs. En adoptant l'attitude de fermeté, en campant sur ses positions face aux doléances des travailleurs, le directeur général est responsable du prolongement de l'arrêt des installations et des conséquences qui en découlent.


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