Des centaines de travailleurs de l'éducation ont assiégé, hier encore, la Direction de l'éducation pour exprimer leur détermination à poursuivre le "combat pour la dignité". Encadrés par des dizaines de policiers des deux sexes, les manifestants ont menacé de boycotter les prochains examens si les revendications exprimées ne sont pas satisfaites. Ils ont également multiplié les slogans appelant à la réhabilitation de l'image altérée de l'éducateur et à l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. "Trop de promesses non tenues, trop de mépris de la part des autorités !", a lancé un enseignant pour expliquer la persistance du mouvement, malgré les décisions annoncées par la Direction de l'éducation.Pour les manifestants, c'est l'ensemble du système éducatif qui doit changer pour que l'éducateur retrouve le respect de lui-même et des autres, et que les élèves puissent (enfin) accéder à une éducation de qualité. Le refus de rejoindre leurs postes de travail, les grévistes l'expliquent également par le caractère national des revendications. Les travailleurs de l'éducation ont également annoncé un possible déplacement vers Alger dans le cas où les autorités n'apporteraient pas de réponses à leurs revendications. À Aïn Témouchent, ils étaient des dizaines de travailleurs, en particulier les enseignants des trois paliers, à observer un sit-in hier devant le siège de la Direction de l'éducation nationale de la wilaya.
Un mouvement de protestation pacifique qu'ils ont qualifié de "sit-in de la dignité". Outre l'amélioration du pouvoir d'achat à travers la révision du point indiciaire qui devra passer de 45 DA actuellement à 100 DA ou 120 DA, les protestataires ont appelé à la révision des programmes scolaires et du contenu des livres scolaires. Des enseignants ont abordé le point relatif au mépris auquel font face certains enseignants, en particulier les contractuels. La préservation de la dignité de l'enseignant a donc été la revendication phare de ce rassemblement, en plus de celle ayant trait à leur intégration dans des postes permanents. Entres autres slogans scandés ou apposés sur des écriteaux lors de ce sit-in : "Où sont nos droits garantis par la loi sur l'intégration'", ''Lève la voix, le contractuel est en train de mourir''. Certains protestataires ont tenu à préciser que leur mouvement de n'a aucune relation avec les actions syndicales.
À Jijel, des établissements scolaires de la wilaya ont été secoués, hier, par une grève. Mieux, des enseignants se sont rassemblés devant la Direction de l'éducation, soulevant des pancartes sur lesquelles ont été transcrites certaines de leurs revendications comme la diminution du volume horaire, la révision des programmes. Plusieurs slogans ont été scandés durant ce sit-in. Il convient de noter que plusieurs établissements n'ont pas été concernés par ce mouvement, qui semble avoir été peu suivi quoiqu'aucune partie n'ait donné un quelconque taux d'adhésion à ce débrayage. "On n'a pas fait grève, mais au vu de la propagation de ce mouvement, on risque d'y adhérer. C'est un mouvement spontané en rapport avec l'érosion du pouvoir d'achat, il n'y a aucun syndicat derrière parce que ces mêmes syndicats sont épinglés car ils ne pas défendent pas les intérêts des enseignants", lance un enseignant du secondaire. "C'est un mouvement qui a été déclenché hier et a touché certaines wilayas et aujourd'hui. Ce mouvement qui met en avant des revendications salariales est en train de se propager", soutient le proviseur d'un lycée.
Amor Z.
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Posté Le : 22/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amor ZOUIKRI
Source : www.liberte-algerie.com