Algérie

Mouvement de contestation à Chlef



Mouvement de contestation à Chlef
Les habitants d'un grand quartier de Chlef ont bloqué, lundi, la route nationale reliant Alger et Oran pour protester contre la forte dégradation du réseau routier et du laisser-aller des autorités locales.Il y a une quinzaine de jours, un week-end à Chlef nous a permis de constater que l'état de délabrement des routes et des rues reliant «les sites» urbains et les habitations qui les composent, a frôlé l'intolérable.C'était quand les pluies faisaient ravage et leurs eaux bouchaient regards et canalisations de plusieurs villes du pays. Chlef n'en a pas été épargnée. Les quartiers d'El Hamadia, l'Olympique, Echorfa, Radar et bien d'autres pataugent dans la boue depuis longtemps. C'est le flagrant laisser-aller des autorités locales qui est la cause de situations aussi désolantes. Les habitants du quartier d'El Hamadia, situé à la sortie ouest de la ville, ont pris, lundi, le taureau par les cornes et ont décidé d'occuper les deux sens de la route reliant Alger et Oran. « C'est le seul moyen d'exprimer notre révolte contre ce laisser-aller et cette dégradation des rues de nombreux quartiers de la commune de Chlef », nous disent des représentants des habitants d'El Hamadia. Notre visite d'il y a quinze jours nous a laissé perplexe devant les tonnes de boue qui bouchent les entrées et sorties des quartiers. Les enfants notamment y prennent un sale coup (au vrai sens du terme) puisque plusieurs d'entre eux glissent et tombent par terre. Les vieux et les personnes malades n'en sont pas mieux lotis. Beaucoup d'entre eux et pratiquement tous les enfants sont obligés de couvrir leurs chaussures de sachets en plastique pour pouvoir se déplacer.Les odeurs nauséabondes qui empestent le quartier d'El Hamadia ne laissent aucun doute sur la détérioration d'égouts dont l'emplacement jouxte les canalisations d'eau potable. La situation n'est pas nouvelle. Elle dure depuis plusieurs années mais aucune autorité n'a daigné la résoudre. A chaque hiver, les Chélifiens doivent s'accommoder de la gadoue, la vase, la boue et tout ce qu'elle charrie comme ordures, tout ce qui rend leurs rues impraticables.Une entreprise privée a pris depuis de longs mois, le marché de réfection des canalisations d'eau potable mais a laissé traîner les travaux sans se soucier des conséquences néfastes sur le quotidien des habitants.Quand les autorités locales agissent sous la pressionLe quartier Olympique, situé sur l'autre rive de la sortie ouest de la ville, croule lui aussi sous la boue. Pourtant, il abrite un grand stade de football qui permet aux jeunes Chélifiens de décompresser même si leur équipe favorite, l'ASO, patauge elle aussi dans les derniers classements de seconde division.Les habitants d'El Hamadia ont adressé plusieurs requêtes aux autorités locales mais en vain. L'on dit que « le nouveau » wali se déplace « sans prévenir » dans toute la wilaya mais les problèmes semblent persister. Les rigoles d'eau provoquées par des canalisations endommagées sont légion dans les rues. «Personne ne s'en soucie, les habitants appellent les services concernés mais pas de réaction», nous disaient des habitants.Leur décision d'occuper la route nationale menant à Alger et à Oran n'a pas été une simple saute d'humeur. « On a eu marre que nos enfants glissent dans la boue, mettent des sachets en plastique pour marcher dans leur propre quartier, si les autorités ne réagissent pas, nous allons passer à une étape supérieure de protestation », nous disaient hier au téléphone des personnes à bout de nerfs.Le wali et le P/APC sont restés injoignables durant toute la matinée d'hier. Mais l'on a su que lorsque les habitants ont occupé lundi, la route nationale de 16h à 21h, la première autorité à s'être déplacée pour discuter avec eux, c'était le P/APC. «Nous l'avons remballé parce que nous l'avons contacté plusieurs fois, mais il n'a jamais voulu répondre à nos doléances; il est incompétent, il n'a rien fait depuis qu'il est là », affirment des habitants. Le chef de daïra s'était lui aussi déplacé sur les lieux de la contestation pour informer les habitants que le wali était prêt à recevoir leurs représentants.« On a désigné trois d'entre nous qui sont allés le voir dans la soirée du lundi», nous dit-on. Le wali a donné, selon nos sources, quinze jours à l'entrepreneur privé pour terminer les travaux et déblayer les rues du quartier. « Nous sommes obligés d'attendre, nous espérons que le wali honorera ses engagements », disent des habitants.




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