Algérie

Moussa, Zaoui, Soltani, Bahari, Allalou et Khelif couronnés aux JO La boxe algérienne dans toute sa splendeur



Publié le 12.08.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
MOHAMED BOUCHAMA

La présence algérienne aux Jeux olympiques s’est souvent résumée à de la figuration dans pratiquement toutes les disciplines sportives. Jamais, en tout cas, une équipe d’un sport collectif n’a été capable de rivaliser avec ses concurrentes durant ce rendez-vous planétaire où le plus important n’est pas seulement de participer. Chaque pays qualifié présente la crème de ses sportifs qui se déplacent pour concourir à décrocher des médailles, à défaut des places honorables. C’est à partir des résultats passés que ces nations choisissent la meilleure stratégie pour se faire plus fortes dans les disciplines où elles n’avaient pas réalisé de bonnes performances. Et ce n’est jamais une affaire de nombre de participants. Des pays s’engagent avec une délégation pléthorique mais dont les résultats ne sont pas en adéquation. Prenons le cas d’un pays, l’Espagne, qui a organisé des JO en 1992 mais qui, trente-deux ans plus loin a pratiquement le même nombre de médailles d’or que l’Algérie.
L’Espagne avait pourtant lancé des investissements colossaux sur le sport en misant sur des disciplines porteuses de médailles, que ce soit en sports collectifs ou individuels.
Lors de l’édition de Barcelone, elle avait récolté un total de 22 médailles dont 13 en or, ce qui est en soi une exceptionnelle réussite devant des nations (Cuba, Chine, Allemagne et USA) qui étaient bien en avance dans ce domaine. Les Espagnols, en nombre (482 athlètes engagés dans tous les sports au programme), avaient remporté les médailles d’or des tournois de football masculin et le hockey, en athlétisme, en judo, cyclisme, voile, au tir à l’arc et en natation.
32 ans plus tard, à la veille de la clôture des jeux de Paris, l’Espagne ne comptabilise plus que …13 médailles dont 2 seulement en vermeil pour 319 athlètes et 24 disciplines. Y a-t-il une explication à ce décalage ? Certainement. Le niveau d’autres pays s’est amélioré et des pays émergents ont fini par réussir là où ils n’étaient pas attendus. Prenons l’exemple du Botswana au 200m (athlétisme) et le Pakistan (javelot). Personne ne pariait un centime sur Letsile Tebogo ou Arshad Nadeem. Mais la performance des deux hommes est, elle, réelle. Champions olympiques devant des favoris qui, pour leur malheur, arrivaient à Paris en super héros, intouchables.
C’est cette grinta qui faisait la force de nos athlètes à chaque grand rendez-vous international. En 1984, feu Moussa Mustapha n’était pas le meilleur de tous, mais sa médaille de bronze, il l’a acquise de haute volée en ayant la foi en ce qui se fait de plus noble dans la boxe, la force de caractère en l’occurrence. Et grâce à cette volonté, feu Hocine Soltani a mis l’Olympe sous ses pieds à Atlanta, en 1996. Une croyance qui s’ajoute à un travail très méticuleux fourni par le staff technique et l’entourage du boxeur. Imane Khelif a, 28 ans, après Soltani, réuni ces ingrédients en y ajoutant cette confiance et la sérénité qu’il faut pour combattre devant plusieurs adversaires. Ceux du ring et encore plus contre les extra-rings. Sa bataille, Imane Khelif l’a menée intérieurement. Ses muscles et ses poignets n’ont fait qu’exécuter l’ordre d’un intérieur forgé dans un quotidien difficile durant son enfance à Bibane Mesbah, petit bourg de la wilaya 14. Que ceux qui se prévalent d’être derrière l’exploit de la boxeuse aient la modestie de s’éclipser car, en définitive, Imane Khelif ne doit son salut qu’à sa foi de mener les plus durs des combats pour abolir toutes les formes de ségrégation, d’ici et d’ailleurs.
M. B.



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